Il a indiqué que l'Etat a dégagé 20 milliards de dollars pour financer le logement sous différentes formules. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa a manifesté sa déception au sujet du dossier de la gestion immobilière. «Nous ne pouvons plus continuer sur cette situation de non-gestion que connaît le parc immobilier», a-t-il martelé lors de son intervention au Séminaire international sur la gestion immobilière ouvert, hier, au Palais des nations. Le ministre a saisi l'occasion pour passer le message en affirmant que «l'état défavorable des cités est à l'origine de l'apparition des phénomènes sociaux», a-t-il encore ajouté. Sans langue de bois, M.Moussa a expliqué que la maintenance des immeubles est une responsabilité qui implique toutes les parties allant des locataires, des propriétaires aux organismes de gestion. «Tout le monde se plaint de l'état des cités sans rien faire», a-t-il clamé en marge des travaux du séminaire. Le ministre a laissé entendre que ce n'est pas la sensibilisation qui fait défaut mais plutôt la volonté. Fini l'anarchie, désormais les habitants doivent contribuer à la gestion des cités. Le ministre a affirmé que l'Etat veut passer à une étape de qualité dans la gestion immobilière. Preuve en est, dit-il, «l'Etat a consacré un montant de 20 milliards de dollars pour le financement du logement sous ses différentes formes et l'amélioration du cadre urbain». «Ce montant considérable, explique-t-il, traduit dans les faits et efface tous les doutes quant à l'importance accordée par les pouvoirs publics au secteur de l'habitat et partant, l'amélioration du niveau de vie des citoyens». De son côté, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a mis l'accent sur l'urgence de traiter la problématique de la gestion immobilière. M.Belkhadem souhaite que les travaux de ce séminaire soient sanctionnés par des résolutions importantes qui vont apporter des solutions au gouvernement. «Nous espérons que ce séminaire va identifier les lacunes enregistrées dans ce secteur et parvenir à dégager des résolutions pour améliorer la gestion des propriétés immobilières et développer ainsi les mécanismes législatifs et réglementaires concernant la maintenance des constructions collectives», a-t-il estimé. M.Belkhadem a déclaré que l'Etat est prêt à accompagner ce processus de réforme de la gestion immobilière. Cependant, il n'a pas omis d'évoquer le rôle des habitants et des propriétaires. Le cadre réglementaire doit se baser sur la responsabilité et l'esprit citadin des citoyens et des propriétaire des coopératives immobilières. Le patron de l'Exécutif a fait un bref rappel des efforts déployés par l'Etat dans ce secteur. «Vu l'importance de l'habitat, l'Etat a dégagé, depuis 2005 jusqu'à aujourd'hui, plus de 1300 milliards de dinars pour financer le logement sous différentes formules», a-t-il souligné. Par ailleurs, la plupart des intervenants ont reconnu la complexité du problème de gestion. «L'esprit de copropriété est encore à l'état embryonnaire. L'indifférence des copropriétaires face à l'état général de leurs immeubles et la difficulté de leur gestion induisent ainsi une "bidonvillisation" des cités d'habitat collectif notamment», a déploré Tahraoui Fatima, enseignante-chercheur à l'université d'Oran. Des spécialistes dans le domaine ont fait un constat global sur différentes régions. Ce séminaire de deux jours a connu même la participation des experts étrangers venus de France, des EAU, de Jordanie, du Maroc, des Etats-Unis, du Liban, du Qatar, de la Belgique et des représentants de l'UMA, de la Ligue arabe et la Banque islamique de développement. En plus des débats, des ateliers de travail ont été ouverts. Les experts se pencheront, durant quarante-huit heures, sur les problèmes de la législation et la réglementation, le financement de la gestion, de la copropriété et enfin de la préservation du patrimoine immobilier.