L'affaire est résolue sur le plan politique, il reste à la traduire sur le terrain. Le sort des Algériens emprisonnés en Libye sera-t-il connu? Il y a toutefois une lueur d'espoir avec cette déclaration du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci: «Nous avons signé des accords politiques récemment à Alger», a-t-il déclaré en marge du Colloque international sur la gestion immobilière tenu, hier, au Palais des nations. Interrogé par L'Expression sur cette question, le ministre des Affaires étrangères, n'a avancé aucune échéance sur le transfert des prisonniers. Plus explicite, M.Medelci a affirmé que sur le plan politique, l'affaire est résolue. Alger et Tripoli sont parvenues à un accord lors de la visite du Premier ministre libyen à Alger. «Il reste maintenant de traduire ces accords sur le terrain», a-t-il encore ajouté. Le ministre a indiqué qu'auparavant il n'y avait pas d'accord entre les deux pays sur le transfert des prisonniers. Très prudent dans ses propos, M.Medelci refuse d'avancer des précisions sur l'échéance fixée pour le retour des prisonniers algériens. Connaissant parfaitement la sensibilité de ce dossier, le chef de la diplomatie algérienne n'a pas voulu anticiper sur les événements. Pour M.Medelci cela est dicté par le fait de ne pas donner de faux espoirs aux familles des détenus. Plus de 50 Algériens sont actuellement détenus dans les prisons de Tripoli. Selon des informations, les prisonniers croupissent dans les prisons de la Djamahiria, et principalement la prison principale A «El Djadida» dans la capitale libyenne, Tripoli. Il y a parmi eux, même des femmes. Selon des informations rapportées, de nombreux prisonniers ont été condamnés à la peine capitale ou à l'amputation d'une ou des deux mains. Révélée il y a plus de quatre mois, cette affaire, faut-il le rappeler, date depuis 2004. Nul n'ignore que cette affaire a fait couler beaucoup d'encre au point de susciter des tensions entre les deux pays voisins. Afin d'alerter l'opinion publique et les autorités du pays, les prisonniers algériens ont observé plusieurs grèves de la faim. Ils se sont même adressés au ministre de la Justice libyen, assurant qu'ils sont déterminés à exécuter leur menace de grève de la faim, et ils ont ajouté qu'ils ne mettront pas un terme à cette grève, tant qu'ils n'auront pas reçu la visite du ministre pour s'entretenir avec lui lors d'une séance privée, en présence des autres parties déjà mentionnées. Malgré les menaces, les autorités libyennes sont restées indifférentes. D'ailleurs, un des prisonniers, Amar Boufelousa, a trouvé la mort dans la prison libyenne de Chermane, le 10 mai dernier.