Le 21 juin, l'Algérie et la France procéderont à la signature de deux accords. Le premier a trait à la santé militaire et le second au nucléaire civil. Un mouvement partiel dans le corps diplomatique sera effectué au mois de juin. Pas moins de 25 ambassadeurs et consuls généraux seront rappelés par le président de la République, selon le ministre des Affaires étrangères. La liste des nouveaux diplomates est arrêtée. «Ces derniers rejoindront leur nouveau poste au mois de juin», précise Mourad Medelci sans toutefois citer les capitales concernées par ce mouvement. Mais selon des sources, il s'agit de Moscou, Berne, Vienne, Genève, Islamabad, Casablanca, Damas, New York (ONU), Caracas, Budapest, Prague, Maputo, Montréal et Oslo. Ce mouvement obéit, selon les observateurs, à une volonté officielle de l'Algérie d'opérer un véritable forcing diplomatique à travers ses représentations au niveau des grandes capitales étrangères. Les ambassades, faut-il le préciser, sont considérées comme le maillon faible de la diplomatie algérienne. La promotion de l'image de l'Algérie, ternie par la tragédie nationale, constitue la mission principale des nouveaux diplomates. Dans un autre passage, le ministre des Affaires étrangères, a déclaré hier, sur les ondes de la Radio nationale que le principe de l'adhésion à l'Union pour la Méditerranée est «acquis» même s'il reconnaît que «des zones d'ombre marquent ce projet». «Il y a des questions qui nécessitent des éléments de réponse, notamment en ce qui concerne le financement des projets.» Les pays de la rive Sud de la Méditerranée révéleront leur position finale sur la question de l'adhésion à ce projet piloté par la France lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères prévue à Alger les 5 et 6 juin. Abordant le prochain Sommet de la francophonie, le chef de la diplomatie algérienne a tenu à préciser que «la participation de l'Algérie au Sommet de Québec est une chose et son adhésion à l'Organisation internationale de la francophonie en est une autre.» La déclaration de la ministre québécoise des Relations internationales et ministre responsable de la francophonie, Mme Monique Gagnon-Tremblay, qui a affirmé avoir senti de la part du Président Bouteflika une volonté d'adhérer à l'organisation de la francophonie, n'engage en rien notre pays, a-t-il fait savoir. «Il est important de signaler, ajoute Medelci, que l'organisation de la francophonie ne peut se passer des services de l'Algérie, deuxième pays francophone.» avant de conclure sur ce chapitre «que même si l'Algérie décide un jour de prendre part comme membre à part entière dans cet espace, cela ne veut en aucun cas dire qu'elle encourage la langue française.» L'OIF pourrait être utilisée comme un espace «pour la résolution des conflits dans le monde.» Au chapitre des relations algéro-françaises, le ministre des Affaires étrangères a confirmé la date de la visite du Premier ministre François Fillon à Alger. Le 21 juin, les deux parties procéderont à la signature de deux accords. Le premier a trait à la santé militaire, et le deuxième au nucléaire civil. Sur un autre plan, Mourad Medelci affirme que les négociations énergétiques avec l'Union européenne avancent bien au même titre que l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, même s'il reconnaît que les engagements pris par certains pays pour soutenir l'Algérie ne sont pas toujours respectés. Au plan régional, le diplomate a estimé que l'ouverture des frontières avec le Maroc, même si cette démarche est inéluctable, nécessite des discussions sérieuses avec le Royaume. «Nos relations avec le Maroc sont bonnes. L'Algérie se réfère aux résolutions internationales pour dénouer la crise du Sahara occidental. Un règlement qui doit se faire avec les moyens pacifiques» précise-t-il. Toujours dans le contexte maghrébin, le dossier des prisonniers algériens en Libye, rassure l'orateur, fait l'objet de négociations entre les deux pays concernés. «Les deux parties se sont mises d'accord sur le principe du transfert». Ce n'est qu'une question de temps. Au volet des relations avec les Etats-Unis, Medelci a nié la thèse selon laquelle ce pays mise sur l'Algérie pour installer la base Africom dans la région. «Nous ne partageons pas ce choix» affirme l'invité de la Radio et de préciser: «Nos relations avec les USA s'améliorent de plus en plus. Elles ne concernent pas uniquement l'aspect sécuritaire, mais s'étendent aux domaines politique et économique», conclut Medelci en affirmant qu'aucune pression n'est exercée sur l'Algérie pour abroger la loi sur la pratique des cultes non musulmans.