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Filali «vomit» sa bile contre l'Algérie
DANS UN LIVRE PARU RECEMMENT LE MAROC ET LE MONDE ARABE
Publié dans L'Expression le 12 - 06 - 2008

L'ancien Premier ministre de Hassan II vient de commettre un brûlot sur l'Algérie et le monde arabe, cloués au pilori d'une plume trempée dans le fiel.
Incroyable l'attaque haineuse contre l'Algérie que vient de commettre l'ancien Premier ministre marocain, Abdellatif Filali, dans un brûlot intitulé «le Maroc et le monde arabe». Contre-vérités, mystifications, tromperies tout y passe et M.Filali ne semble pas avoir assez de mots durs pour dire tout le mal qu'il pense de l'Algérie qui, décidément, l'empêche de dormir.
On attendait plus de pondération et de recul de la part d'un politique et d'un diplomate chevronné qui, sans doute, avait des choses à dire sur les péripéties, sinon les mésententes, ayant marqué les relations entre le Royaume chérifien et l'Algérie. L'ancien ministre socialiste français, Hubert Védrine, qui écrivit la préface du livre indique «(...) L'auteur ne se départit jamais dans son expression de sa courtoisie, de sa modération et sa retenue bien connues». Las! Il n'en est rien. Ni courtoisie, ni modération, ni retenue n'ont été au rendez-vous dans les pages consacrées à l'Algérie.
C'est plutôt une litanie, un ramassis d'inepties dans lesquelles l'ancien chef de la diplomatie marocaine verse sa bile sur un pays qui, le moins qui puisse être dit, ne le séduit guère. C'est son choix.
Cela ne nous perturbe pas autrement que M.Filali ait mal de l'Algérie, mais pour un homme qui a occupé ses fonctions dans la hiérarchie politique marocaine, sous le règne de deux rois, on pouvait s'attendre à ce que le sieur Filali sache raison garder. Ne serait-ce que pour la crédibilité de son propos. A trop vouloir noircir le tableau du voisin de l'Est du Maroc, l'homme politique marocain passe totalement à côté de son objectif, si objectif il y a, évidemment.
L'Algérie, à lire l'auteur de «le Maroc et le Monde arabe», n'est pas un «Etat» elle n'a jamais existé de fait, selon lui, c'est même un pays imaginaire, voire fantoche, créé de toutes pièces par la France qui, au passage, aurait démembré ce fabuleux «Grand Maroc» -tout aussi imaginaire que l'Algérie qu'il nous décrit- pour «agrandir» ses «départements» d'Afrique du Nord, estimant qu'outre la région de Tindouf, les régions d'Oran, de Tlemcen sont des «territoires» marocains.
L'antienne du «Grand Maroc»
Filali écrit par ailleurs «(...) au début de la révolution, les Algériens avaient publié un communiqué stipulant "la restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques"» (c'est nous qui soulignons, page 98 et suivantes, en référence à un passage de la Déclaration du 1er Novembre) et le même de poursuivre «La formule "restauration de l'Etat algérien" était discutable» qui ajoute «(...) comment restaurer un Etat qui n'avait jamais existé?» (page 98). Nous y voilà! C'est l'existence même de l'Algérie qui dérange et que notre voisin de l'Ouest remet en question qui s'exclame «(...) comment prétendre l'imposer au Maroc?». Bon, on comprend que les dirigeants marocains soient quelque peu atteints de paranoïa et de folie des grandeurs, mais accuser les autres de leurs propres délires...
Le Maroc n'a-t-il pas revendiqué -et revendique- outre le Sahara occidental qu'il occupe depuis 1975, un tiers de l'Algérie, la Mauritanie, une partie du Sénégal (le sultanat chérifien, affirment les Marocains, allait jusqu'au fleuve Sénégal), le nord du Mali et des parcelles du Niger. Excusez du peu. Carrément insatiables, ces Marocains qui veulent une grande partie du nord de l'Afrique. Or, si c'était le cas, il fallait se battre pour cela et n'accepter l'indépendance que dans un Maroc «restauré» dans ses frontières «originelles» telles que les imaginent ses dirigeants.
L'Algérie aurait pu avoir son indépendance dès 1958, mais sans le Sud. Ce que les Algériens, peuple et dirigeants, ont refusé supportant quatre autres longues années de guerre, de privations et de souffrances pour que notre pays garde les frontières naturelles qui sont les siennes depuis des siècles, bien avant l'occupation française.
En tout état de cause, les frontières actuelles de l'Algérie, singulièrement celles du Sud, ont été tracées et scellées par le sang des martyrs algériens. M.Fillali doit bien se mettre cela en tête.
Nous n'avons occupé aucun territoire voisin, nous n'en revendiquons aucun, contrairement au Maroc dont l'indépendance est d'abord le résultat de la guerre de Libération de l'Algérie et du combat des Algériens.
En préambule à son chapitre sur l'Algérie, Filali écrit: «Après six ans de guerre opposant la France au peuple algérien, l'Indépendance a eu lieu en 1962». Une flagrante contre-vérité. La guerre d'Algérie a commencé en 1954 et non 1956 qui est la date de proclamation de l'indépendance du Maroc. M.Filali feint d'oublier que c'est grâce au combat des Algériens que le sultanat chérifien, qui était sous protectorat français, a pu accéder rapidement à la souveraineté nationale. La France tenait plus à ses «départements d'Afrique du Nord» (l'Algérie) qu'à guerroyer dans des protectorats (le Maroc et la Tunisie) qui n'avaient pas la même importance stratégique et morale qu'avait l'Algérie.
De fait, le point de non-retour de la Révolution algérienne a eu lieu le 20 Août 1955, quand l'ALN a conçu de grandes attaques contre des objectifs français dans le Nord-Constantinois, en hommage au sultan Mohammed V déposé et exilé depuis deux ans à Madagascar. Fillali affirme que le Maroc n'avait pas les moyens de faire la guerre, nous non plus, mais nos pères ont commencé à se battre à mains nues contre les soldats français.
Ce que le Maroc n'a réalisé ni contre l'occupation française, ni contre celle espagnole, notamment à Sebta (Ceuta) et Melilla, ni pour la Mauritanie et le Sahara occidental. Rabat a attendu que la Mauritanie devienne indépendante en 1960 pour la réclamer comme territoire «historiquement» marocain, ne reconnaissant sa souveraineté qu'en 1969, comme il mit à profit le désengagement espagnol de Saguia El Hamra et du Rio de Oro (Sahara occidental) pour occuper militairement, en deux étapes, les deux territoires sahraouis. Il est certain que si demain, Madrid décide d'octroyer l'indépendance aux îles Canaries, le Maroc les réclamera immédiatement comme territoire «historiquement marocain». Un vautour qui se nourrit des souffrances des peuples et qui tombe à pic pour s'octroyer des territoires pour lesquels aucun sang marocain n'a été versé.
La guerre des sables de 1963 et le Sahara occidental
M.Filali conte aussi, à sa manière, la guerre des sables de 1963 alors que l'Algérie n'avait pas encore d'armée, était affaiblie par huit ans de guerre et en pleine construction de ses institutions. L'envahissement décidé par le Palais royal de l'armée marocaine contre nos frontières Ouest était un acte «très fraternel» de la part de nos «frères» marocains.
En 1963, nous n'avions ni les moyens ni l'envie de faire la guerre à qui que ce soit, et surtout pas au Maroc.
L'histoire retiendra que le Royaume alaouite a attaqué un pays exsangue qui sortait de huit années de guerre contre l'armée de la troisième puissance mondiale. Mais l'ancien diplomate marocain se surpasse lorsqu'il raconte à sa façon, les péripéties qui ont marqué le dossier du Sahara occidental, nous prêtant toutes les mauvaises intentions du monde alors que, jusqu'à preuve du contraire, le pays qui a fait de l'expansionnisme territorial sa politique stratégique, n'est autre que le Maroc. Aucun dirigeant algérien n'a jamais revendiqué, au nom de l'Algérie, une once de ce territoire, ce qui n'est pas le cas des Marocains qui occupent depuis 35 ans la Saguia El Hamra et le Rio de Oro, sans attendre que le droit international s'applique dans sa totalité dans ce territoire -classé par l'ONU territoire à décoloniser- accusant en revanche les Algériens de forfaits qu'eux mêmes commettent depuis plus de trois décennies au Sahara occidental.
Dans son avis consultatif formulé le 16 octobre 1975, à la demande du Conseil de sécurité de l'ONU, la CIJ (Cour international de Justice, dépendant des Nations unies), avait indiqué qu'elle n'a pas constaté «l'existence de liens juridiques de nature à modifier l'application de la résolution 1514 (XV) des Nations unies quant à la décolonisation du Sahara occidental et, en particulier, l'application du principe de l'autodétermination» (CIJ, Rec. 1975, p. 60, paragraphe162). Il est vrai que la CIJ relève également que des tribus du Sud marocain, qui ne sont pas sahraouies, avaient fait allégeance au sultan du Maroc vers la fin du XIXe siècle.
La CIJ exprime en quelques mots une vérité «(...) La Cour, est-il écrit dans son avis, conclut que les éléments et renseignements portés à sa connaissance n'établissent l'existence d'aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental d'une part, le Royaume du Maroc ou l'ensemble mauritanien d'autre part». En outre, la communauté internationale ne reconnaît pas l'administration des territoires sahraouis par le Maroc.
C'est clair, les faits sont là et les affabulations du Maroc et des porte-voix du Royaume n'y changeront rien. Passons sur les élucubrations de Filali qui, tantôt met en avant l'accord tripartite de Madrid, qui permit l'invasion du Sahara occidental avec la complicité de certains dirigeants espagnols proches d'un Franco agonisant, tantôt accuse la même Espagne «d'entraîner» les guérilleros du Polisario, Front de libération que le même estime créé de toutes pièces par l'Algérie et que c'est contre ce pays que le Maroc se bat.
Nous lui laissons certes assumer ses déclarations irresponsables. Pour l'Union du Maghreb, nous ne dirons qu'un mot, c'est ce même Filali, alors Premier ministre de Hassan II, qui écrivit au président en exercice de l'UMA, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali, lui demandant de «geler l'action» de l'Union jusqu'à nouvel ordre.
C'était en novembre 1994. Depuis cette date, l'UMA n'a effectivement plus fonctionné. C'est Rabat qui en porte l'entière responsabilité.
Le Maroc réagissait à une lettre que le président Zeroual avait écrit à la Commission de décolonisation de l'OUA qui s'était autodissoute, lui rappelant qu'il restait en Afrique un territoire à décoloniser: le Sahara occidental.
Ce sont là des faits. Aussi, nous ne relèverons pas les insultes gratuites envers les dirigeants algériens d'hier et d'aujourd'hui, c'est mesquin, malveillant et méchant de la part d'un homme qui a eu l'honneur de diriger la diplomatie et le gouvernement de son pays.
De fait, outre l'Algérie qu'il traîna dans la boue et disant d'elle et de ses dirigeants pire que pendre, Abdellatif Fillali ne trouva, dans aucun dirigeant arabe, de quoi satisfaire son ego. A l'en croire, les Arabes, dans lesquels à l'évidence il ne compte pas le Maroc, ont échoué dans tout ce qu'ils ont entrepris: dans leurs politiques, dans leurs industrialisations, dans leur développement agricole...
Et d'écrire «la question se pose alors de savoir ce que les Arabes vont faire de cette indépendance» (page 188). Plus loin, analysant toujours l'échec du Monde arabe (dans lequel il ne compte toujours pas le Maroc de Hassan II et de Mohammed VI), il écrit (page 189): «Commençons par constater certaines réalités qui aideront à comprendre partiellement -je dis bien partiellement- l'origine du mal. Des confins du Golfe à l'Algérie, ce qu'on appelle le monde arabe est resté pendant cinq siècles sous domination ottomane.»
Ce qui n'est pas vrai, les Ottomans n'ont jamais dominé le monde arabe de façon homogène et organisée, ils se sont implantés dans des points stratégiques, y compris en Algérie, délaissant totalement l'arrière-pays. Mais cela est une autre histoire.
En fait, sauf son pays, aucun pays arabe ne trouve grâce devant cet «éminent» analyste, surtout l'Algérie sur laquelle il déversa sa bile, la décrivant dans un tableau plus noir que nature. M.Fillali qui eut l'honneur de diriger et de représenter le Maroc à plusieurs reprises, n'a pas eu cette hauteur d'esprit de quelqu'un qui eut à frayer avec les plus distingués représentants de la diplomatie et de la politique mondiale. Hélas pour lui!


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