L'aéroport de Béjaïa commence à vivre une affluence qui ne lui est pas coutumière. C'est le constat que nous avons eu à vérifier lors de notre déplacement sur les lieux. Nos émigrés arrivent de plus en plus tôt. L'important flux des mois de juillet et août avec toutes les conséquences sur les réservations de retour a fini par convaincre beaucoup de nos compatriotes au choix des mois de mai et juin pour des vacances moins contraignantes. Le contraste avec le décor que présente la ville de Béjaïa vous saisit dès que vous franchissez le poste de contrôle de l'aéroport. C'est dans un tout autre environnement que vous plongez: des espaces verts, une pelouse taillée, un parking bien organisé et surtout un accueil des plus agréables de la part des agents chargés du contrôle. Mesures de sécurité oblige, la fouille est systématique, mais de manière respectueuse. Le renforcement en personnel fait que le contrôle est fluide donc rapide. Répartie en deux salles, l'une destinée aux voyageurs des lignes intérieures et l'autre à ceux des lignes internationales, la salle d'embarcation n'a rien à envier à celle que l'on connaît en Europe. Selon un émigré, qui rentre au pays après neuf ans d'absence: «Je ne savais pas que les choses ont évolué si bien» commente-t-il, non sans faire montre d'une joie pas facile à dissimuler. Cette nouveauté n'avait pas manqué de réjouir d'autres voyageurs l'an passé. Les aménagements apportés après la fermeture de la structure aéroportuaire ont donné une autre dimension à cet aéroport qui, pour rappel, est classé national depuis 1982. Néanmoins, son développement rapide a abouti à son ouverture au trafic international durant l'année 1993 et ce, au grand bonheur des populations de cette région du pays. L'aérodrome de Béjaïa a été baptisé par décret présidentiel au nom de Abane Ramdane, en 1999. À noter que cette infrastructure aéroportuaire dispose d'une aérogare d'une capacité d'environ 800 passagers/jour. L'aéroport Abane-Ramdane a été réouvert il y a tout juste une année, après six mois de grand lifting. Ces travaux de réfection ont concerné la piste d'atterrissage, qui s'étend sur 2400m de longueur et 45m de largeur, comportant l'élargissement des deux bretelles de 23m de large, mais aussi de la voie de circulation et de l'aérogare. 14 vols hebdomadaires internationaux et 11 vols internes sont programmés par la compagnie nationale Air Algérie et la compagnie française Aigle Azur vers Lyon, Marseille et Paris. L'aéroport de Béjaïa a un nouveau statut d'aéroport international de catégorie B, décidé par décret ministériel, dont la promulgation est intervenue juste après la réouverture de cette infrastructure aéroportuaire, d'une capacité de 500.000 passagers par an. Actuellement, elle ne tourne pas à plein régime, en raison de l'absence de liaison interne vers les grandes villes du pays, comme Alger, Oran et Constantine. Les habituels passagers vous rappelleront la belle époque durant laquelle on pouvait se rendre à Alger par avion et dans la même journée. L'ex-Khalifa Air Ways assurait alors une navette quotidienne vers Alger, avec un départ le matin et un retour le soir. Beaucoup d'habitants de la région de basse Kabylie voyageaient par avion. Il existait 120.000 passagers potentiels sur les lignes intérieures durant les années 2001 et 2002. A l'intérieur du hall d'embarcation, on est frappé par toutes les améliorations apportées. L'éclairage, la sonorisation, la signalisation, des passages pour personnes à mobilité réduite...Bref tout y est pour un fonctionnement à la hauteur des attentes. «Les prévisions pour la saison 2008 sont de 100.000 passagers», indiquait M.N.Kerrouche, directeur de l'aéroport de Béjaïa. Notre interlocuteur mettait en exergue toute les mesures prises à l'issue de la réunion d'avant-saison qui a regroupé toutes les parties concernées. En un mot, l'aéroport de Béjaïa est fin prêt pour une saison estivale 2008 que tout un chacun, passagers et responsables, souhaite la meilleure possible.