Le bras de fer entre les usagers et les opérateurs de transport public s'est poursuivi hier. En dépit de l'accord portant sur le gel de l'augmentation des tarifs des tickets, convenu lors de la réunion qui a regroupé avant-hier la wilaya, les syndicats des opérateurs et quelques directions exécutives, la bataille déclarée, il y a deux semaines, est loin de se calmer comme l'atteste le blocage des routes. L'appel lancé, avant-hier, par l'Ugcaa à ses adhérents pour suspendre la hausse appliquée depuis le 11 du mois en cours n'a pas été suivi par les transporteurs qui restent intransigeants. Bien que la demande de rabattement fiscal tant souhaité par les transporteurs ait été acceptée et prise en charge à hauteur de 50%, les transporteurs ne sont pas revenus à de meilleurs sentiments. Hier encore, la colère des usagers était telle que la circulation routière a été paralysée, notamment sur la Nationale 12. En effet, la réunion des associations de Oued Ghir s'est soldée par la décision d'empêcher les transporteurs récalcitrants, de poursuivre leurs activités. Pour cela, à Mellala, un «barrage filtrant» a été installé à l'aide de barricades faites de troncs d'arbres, de pierres et de pneus. Les transporteurs étaient interdits de passage. Même si les usagers de la route étaient autorisés à regagner les deux côtés des barricades, un énorme bouchon s'est formé et il n'était pas aisé de dépasser l'obstacle sans patienter des heures. Sur place, des bandes de jeunes se sont montrées menaçantes à l'égard des transports. Les véhicules qui se dirigeaient vers les autres villes du pays: la capitale, Bouira, Bordj Bou Arréridj et les villes de la vallée de la Soummam ont été pris au milieu de l'embouteillage. Certains ont dû rebrousser chemin pour échapper au bouchon. Les voyageurs acheminés par transport des communes de la vallée de la Soummam, ont été priés de descendre à mi-chemin et poursuivre leur parcours à pied pour être récupérés par d'autres bus, avec un peu de chance. Dans les localités est de la wilaya, les transporteurs ont également maintenu l'augmentation du tarif du ticket de 10DA appliquée récemment pour certaines dessertes, notamment Kherrata. Les transporteurs jugent qu'avec cette augmentation même, le tarif réel «n'est pas atteint». A noter que le décret, qui date de l'année 1996 est jugé «dépassé» par l'Unat. Ce dispositif réglementaire fixe, en effet, le tarif du kilomètre à auteur de 0,25DA. Une demande pour la modification dudit décret a été déposée auprès du ministère concerné et du bureau de l'APN.