L'augmentation appliquée ces derniers jours dans le transport à Béjaïa et qui a provoqué un mouvement de protestation des citoyens vient d'être gelée. La décision a été prise à l'issue d'une réunion des pouvoirs publics, dans un climat délétère, en fin d'après-midi, avant-hier, et qui s'est poursuivie hier au siège de la wilaya en présence du représentant du wali, des deux syndicats des transporteurs (UGCAA et UNAT), des directions des transports, des impôts et du commerce, des représentants de l'APW dont le président et le représentant de la police. Les transporteurs concernés par cette augmentation ont accepté, par l'entremise de leur syndicat (UGCAA), de revoir leur décision après avoir été réconfortés par l'engagement de la direction des impôts d'étudier leur demande de rabattement fiscal dont certains réclament une réduction de 50% pour n'avoir pas réalisé le chiffre d'affaires arrêté administrativement comme base de calcul. « On a vu dans les transporteurs des machines à sous », nous dit Mamasse Samir, coordinateur du bureau de l'UGCAA de Béjaïa qui considère la colère des usagers légitime. Pour rappel, les transporteurs ont déjà introduit des demandes individuelles de rabattement que l'administration des impôts avait acceptées, selon eux, mais sans suite. Ils ont alors décidé d'augmenter leurs tarifs, allant jusqu'à 50%, depuis le début de ce mois, notamment sur les lignes suburbaines où l'UGCAA, affiliée à l'UGTA, a le plus gros de ses troupes et où la réaction des usagers ne s'est pas fait attendre. Hier aussi, des pneus ont été brûlés au niveau de quelques axes routiers coupés à la circulation, parfois aux seuls transporteurs de voyageurs qui ont été carrément interdits de passage. Par ailleurs, les transporteurs de marchandises, affiliés à la même UGCAA, ont décidé de suspendre leur mouvement de grève entamé la veille pour protester contre leur interdiction de stationner à l'intérieur du port. Un bureau leur a été dégagé dans l'enceinte du port pour servir « de relais » entre eux et les transitaires.