Même si elle gagne, cette victoire ne saurait cacher le côté sombre du football algérien. L'équipe d'Algérie de football traîne sa peine en Afrique. Jadis reconnue comme une valeur sûre de ce sport dans le continent, elle n'arrive plus, aujourd'hui, à matérialiser ses ambitions. Ceux qu'elle battait, régulièrement hier lui font, aujourd'hui, la leçon. Si une compétition se gagnait sur les succès à l'extérieur, cette équipe serait parmi les dernières au classement dans le continent. Il faut, en effet, remonter à cinq ans pour trouver trace d'une victoire des Verts hors d'Algérie. C'était le 11 octobre 2003 et cette année-là, pour le compte du tour préliminaire du Mondial 2006, les Algériens s'étaient imposés (1-0) sur un but de Mansour Boutabout. Cinq années de galère, cinq longues années de dèche et l'embellie ne semble s'annoncer pour demain. Du reste, en Gambie, où ils ont joué samedi, les Verts se seraient, largement, contentés d'un match nul. C'est dire que leurs ambitions sont vues à la baisse depuis qu'ils ne font plus peur à personne en Afrique. Face aux Gambiens, ils ont cherché des excuses à leur échec au travers d'un arbitrage, qui a, comme à son habitude, été favorable aux locaux, s'agissant du football africain. Cependant, pour aussi défectueux qu'il l'ait été, cet arbitrage ne saurait expliquer, à lui tout seul, la défaite des Verts. Disons que ceux-ci y ont mis du leur et le succès des Gambiens a été, à ce titre, parfaitement, justifié. Quand on domine comme l'ont fait les Scorpions, quand on fait mieux circuler le ballon, quand on est plus rapide, quand on fait montre d'une plus grande agressivité, quand on se crée le plus d'occasions de scorer jusqu'à donner, énormément, de travail au gardien de but adverse, le moins que l'on puisse dire à votre sujet, lorsque vous gagnez, c'est que votre victoire est méritée. Ce qui nous donne matière à regret, c'est que cette équipe gambienne n'avait rien d'extraordinaire. Du moins, elle nous a semblé en deçà de la formation qui avait battu les Verts en septembre 2007 pour le compte des qualifications de la CAN 2008. Mais dans le match de samedi où elle savait qu'elle était tenue de gagner pour maintenir intactes ses chances de passage pour le prochain tour de la compétition, elle a su bousculer un Onze algérien qui devra se dire qu'il est heureux qu'il ait eu Gaouaoui comme gardien de but sans quoi sa défaite aurait pu être plus lourde. Un joueur gambien a, par ailleurs, donné le tournis aux défenseurs algériens à savoir le rentrant (après une période de suspension) Ousmane Jallow, qui a été, pratiquement, dans tous les coups dangereux de son équipe. Zaoui, qui avait la charge de le marquer, a passé un sale après-midi. A propos de ce dernier, il a bénéficié de la confiance de Rabah Sâadane alors que celui-ci récupérait les deux suspendus qu'étaient Meniri et Bouguerra. Malgré la difficulté qu'il eut à museler Ousmane Jallow, le Chélifien n'a pas été mauvais tout comme son compère de l'axe, Anther Yahia. Des deux latéraux, c'est Raho qui a donné satisfaction même s'il eut du mal à enrayer les percées, sur son flanc, des Gambiens. Son collègue Zarabi est, lui, par contre, complètement, passé à côté de son sujet. Lourd et approximatif dans son jeu, l'ex-Husseindéen a raté sa sortie gambienne. Celui qu'il a remplacé parce que suspendu, Belhadj n'a, vraiment, pas de souci à se faire pour son poste. Au milieu, Lemouchia et Djediat ont commis pas mal d'erreurs et le seul Mansouri n'a pas suffi pour compenser ces lacunes. En attaque, il a fallu attendre la seconde mi-temps pour découvrir un Ziani très percutant au contraire de Seguer et de Djebbour assez maladroits dans leurs gestes et manquant de tonus. Le remplacement de ces deux derniers par Bezzaz et Hemani en fin de match donna un peu plus de mordant offensif à l'équipe mais cela n'a pas été suffisant pour niveler la marque. Il reste, maintenant, à l'équipe algérienne de se racheter de cette bévue gambienne en s'imposant, vendredi prochain, à Blida, contre ce même adversaire. Pour la circonstance elle va, peut-être, récupérer Saïfi. On dit bien peut-être, puisque ce dernier souffre d'une cheville qui aurait un tendon d'Achille en piteux état. Il faut bien garder en ligne de mire le fait que Sâadane ne peut pas composer avec d'autres joueurs pour monter son équipe. Ce qu'il a en ce moment sous la main est ce que le football algérien peut offrir de meilleur. Nous n'avons ni Cristiano Ronaldo ni Lionel Messi pour exiger plus. De toutes les manières, nous persistons dans notre affirmation que même si cette équipe venait à se qualifier pour la CAN, cela ne changerait rien au problème du football algérien qui restera en l'état dans sa médiocrité ambiante avec des clubs qui font du n'importe quoi. Et c'est bien là le gros et triste problème.