Le recours au Trésor public n'est pas une solution pour la création des postes d'emploi. La bataille contre le chômage est loin d'être gagnée. Les solutions apportées à cette problématique ne sont que temporaires. Le recours au financement est loin de régler le problème de fond. L'éviter c'est passer inéluctablement par le développement du secteur économique. C'est l'avis exprimé par les hauts responsables politiques qui ont participé à la journée parlementaire sur la lutte contre le chômage tenue, hier, au niveau de l'APN. Le président de l'Assemblée nationale, Abdelaziz Ziari, a été très logique dans son approche. «Quelles que soient les mesures prises dans la lutte contre le chômage, elles ne peuvent être que temporaires et transitoires, car l'unique solution au problème du chômage, qui est un problème économique, réside dans le soutien à la croissance et au développement des secteurs de l'industrie et des services», a-t-il précisé. Tout en reconnaissant l'effort déployé par l'Etat dans ce sens, M.Ziari pense que beaucoup reste à faire. «Ce qui a été réalisé au cours des dernières années en matière de création d'emplois et de réduction du chômage, confirme l'assiduité du gouvernement qui oeuvre continuellement à prendre en charge cette préoccupation (chômage)», a-t-il souligné. Ce raisonnement a été partagé par le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkadem. Dans son intervention, il a affirmé que le problème du chômage ne peut se régler que par le développement économique. «Le traitement du chômage par des financements provenant du Trésor public ne peut qu'être temporaire parce que l'éradication de ce fléau nécessite le développement de l'économie qui engendre de la valeur ajoutée», a-t-il déclaré. M.Belkadem a reconnu que les solutions apportées actuellement sont provisoires et que le vrai remède est celui de la relance économique. «La politique de l'emploi vise d'abord le règlement social du problème du chômage puis le règlement économique», a-t-il expliqué en rappelant le phénomène des harraga. M.Belkhadem a saisi cette occasion pour passer un message aux jeunes Algériens qui risquent leur vie en voulant traverser la Méditerranée dans des embarcations de fortune. Il a appelé ces derniers à rester dans leur pays «Nous visons à créer 420.000 emplois d'ici la fin de l'année», a-t-il souhaité en précisant que 400.000 emplois ont été créés en 2007. M.Belkhadem a, toutefois, déploré le fait que beaucoup de jeunes refusent de travailler dans des métiers comme l'agriculture et les travaux publics. Lors d'une audience tenue avant-hier avec le wali de Biskra, il a été constaté que les trois quarts des agriculteurs ayant bénéficié des aides de l'Etat ont quitté la campagne. Par ailleurs, abordant la question de l'université au service du marché du travail, M.Belkhadem a mis l'accent sur la nécessité de revoir les formations professionnelle et universitaire. «Les diplômes, indique-t-il, ne correspondent pas toujours aux besoins et spécificités du marché national de l'emplo.» De son côté, le ministre du Travail, Tayeb Louh, a assuré que l'insertion des jeunes dans le monde du travail n'est qu'une première étape de la stratégie nationale pour l'emploi. Celle-ci se base dans sa globalité sur le développement du secteur économique. «Ce n'est pas à travers l'administration que nous allons lutter contre le chômage», a-t-il clamé.