Selon le ministre, la problématique réside dans les procédures de transfert des fonds de ces pensions. Les retraités affiliés à la Caisse française de retraite vont encore attendre avant de percevoir leurs pensions. Le retard accusé dans le paiement des allocations ne relève pas de la Caisse nationale de retraites (CNR). Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale est catégorique. «La CNR n'est pas responsable des retards accusés dans le paiement des pensions dues par la Caisse française de retraite aux retraités algériens encore en vie», a affirmé Tayeb Louh en réponse à une question d'un député. En d'autres termes, la CNR n'est pas du tout impliquée. Celle-ci, précise-t-il, ne prend en charge que les veuves de retraités algériens affiliés à la Caisse française de retraite dans le cadre d'un accord algéro-français en matière de régime de retraite. Selon le député, le retard accusé dans le paiement des pensions varie entre 9 et 11 mois. Le comble, est que la Caisse française de retraite «a confirmé par écrit avoir payé ces pensions». Sur ce point, M.Louh a tenu à dire que «la problématique du retard réside dans les procédures de transfert de fonds de ces pensions». «Cette opération, explique-t-il, passe par plusieurs étapes au cours desquelles plusieurs parties interviennent». Comme il a expliqué que le paiement de ces pensions passe par un correspondant financier agréé, en l'occurrence la banque Bred en France. Après réception des fonds de la Caisse française de retraite, le correspondant effectue le transfert à la Banque d'Algérie qui, à son tour, verse ces fonds dans les comptes CCP des bénéficiaires. Dans un autre volet, le ministre n'a pas écarté une adaptation du système des allocations familiales. Un projet relatif à l'harmonisation du système sera lancé prochainement. Des concertations sont en cours avec le département des finances pour l'harmonisation du système qui concerne plusieurs volets, dont les allocations familiales et celui des enfants scolarisés. Interrogé sur une éventuelle augmentation des allocations, le ministre a précisé qu'elle «n'est pas actuellement à l'ordre du jour». Il s'agit seulement, indique-t-il, d'harmoniser le système des allocations dont le décret remonte à 1965. Certaines clauses de ce décret relatives à certaines allocations à caractère familial comptent des concepts qui remontent à 1947. Les montants consacrés à ces allocations ont atteint, entre 2006 et 2007, près de 20 milliards de DA. Quant au montant global de toutes les allocations, il est de l'ordre de 44,23 milliards de DA en 2007. Par ailleurs, le ministre est revenu sur la problématique de l'emploi et de lutte contre le chômage. «Nous souhaitons baisser le taux du chômage à 10% d'ici 2010 et à 9% en 2011», a estimé Tayeb Louh. Pour ce faire, le ministre compte sur les 400.000 postes d'emplois à créer. Plus de trois millions d'emplois ont été créés entre 1999 et 2007. Selon le ministre, l'Algérie compte actuellement 1.240.000 chômeurs, sans pour autant avancer le moindre taux par rapport à la population ni à la masse active et encore moins par rapport à la masse travailleuse. Si on prend en considération ce chiffre, le taux de chômage en Algérie ne dépasserait pas les 3,56% quand on sait que la population algérienne est de 34,8 millions selon le dernier grand recensement de la population et de l'habitat 2008. Mais si on prend en compte le nombre de jeunes de moins de 18 ans, âge légal pour travailler, le nombre de retraités, d'handicapés, d'internés, etc., le taux de chômage en Algérie dépasserait de loin les 15%. D'autant que près de 300.000 nouvelles demandes d'emploi sont enregistrées chaque année. Le ministre reconnaît, au moins, que, selon une enquête réalisée sur 9000 organismes en 2007, il ressort que 18,68% des travailleurs ne sont pas déclarés à la Sécurité sociale. Quant au manque à gagner pour le Trésor public et la Sécurité sociale... Paradoxalement, le nombre d'étrangers exerçant en Algérie ne cesse d'augmenter. Ils sont 23.000 à travailler en Algérie jusqu'à fin 2007. Ce chiffre représente, selon M.Louh, 0,70% du nombre total des travailleurs salariés en Algérie. La main-d'oeuvre chinoise vient en tête avec près de 19.000 travailleurs soit 0,38% de la main-d'oeuvre nationale. Interpellé sur les chantiers accaparés par les étrangers, le ministre a expliqué que cela est dû à l'absence d'une main-d'oeuvre nationale qualifiée. Le recours à la main d'oeuvre étrangère était indispensable pour achever les projets dans les délais prévus. M.Louh a relevé qu'il y a un grand manque dans les métiers de la construction et des travaux publics. D'ores et déjà le problème de relève de main-d'oeuvre qualifiée, après le départ des étrangers, se pose. Le ministre a avoué que cette problématique tracasse beaucoup le gouvernement. El-Hadi Khaldi, ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnel est interpellé sur le sujet.