L'aventure politique de Djillali Mehri date des élections législatives de 91. La liste indépendante d'El-Oued pour les prochaines élections législatives, conduite par Djillali Mehri, a été rejetée par les services de la wilaya. Ces derniers ont avancé deux motifs pour justifier leur décision. D'abord, une centaine de signataires, parmi les 2400 exigés par la loi, ne sont pas portés sur les listes électorales de la wilaya, ensuite, plusieurs citoyens qui ont apporté leur soutien à Mehri ont présenté des cartes d'identité nationale vieilles de plus de dix ans, et donc irrecevables. Le recours déposé par le richissime homme d'affaires n'a pas été retenu par l'administration qui a, par conséquent, signifié son refus définitif de la liste de Djillali Mehri. Cette nouvelle, qui s'est propagée telle une traînée de poudre aux quatre coins de la wilaya, met fin temporairement aux ambitions politiques d'un des hommes les plus riches d'Algérie. L'aventure politique de Djillali Mehri date des élections législatives de 91. A la tête d'une liste d'indépendants, il a dû faire face à la déferlante de l'ex-FIS. Battu à El-Oued, Mehri reprend le chemin du combat électoral 6 années plus tard à l'occasion des législatives de 97. Parrainée par le MSP, sa liste obtient des sièges et, lui, se retrouve propulsé au poste de député de la République. Une fonction qui l'a mis sur le devant de la scène et partant, il est devenu une personnalité médiatique. Sans doute conscient de l'importance de la confiance placée en lui, l'élu du peuple met la main à la poche et se lance dans une série d'investissements économiques qui permettent à l'Algérie d'entrevoir l'ébauche d'un secteur privé sérieux et créateur d'emplois. Après avoir lancé avec succès la marque Pepsi, il se lance dans la bière, occasion pour les gens d'El-Oued de le surnommer Hadj Tango, du nom de la bière actuellement commercialisée dans toute l'Algérie. Plus que cela, l'homme d'affaires s'est distingué à travers de nombreuses opérations de bienfaisance où l'on notera à titre d'exemple la dotation de plusieurs hôpitaux de scanners et la prise en charge, par le biais d'une association caritative, de malades atteints du cancer. Les activités, tant commerciales que humanitaires de Mehri ont dépassé les frontières du pays. C'est ainsi que le richissime homme d'affaires a su représenter l'Algérie à l'étranger à de multiples occasions. Une sorte de diplomatie parallèle où généralement, l'image du pays s'en trouve grandie. Une activité débordante donc, mais qui n'échappe pas aux critiques de ses détracteurs qui relèvent, par exemple, son désormais caractère de producteur de bière, qui ne s'accorde pas avec les traditions de sa région d'origine, réputée conservatrice. A cet effet, l'on n'hésite pas à affirmer que l'administration lui a rendu service en rejetant sa liste. Les Soufis auraient mal pris le fait qu'il ait touché à un produit proscrit par la religion. En tout cas, on n'a aucun moyen de vérifier sa popularité dans la wilaya, après la décision l'écartant de la course électorale. Enfin, pour ceux qui connaissent Mehri, ce coup de frein temporaire ne saurait le détourner de ses multiples activités. La politique, au sens noble du terme, ne se limite pas à la députation. La relance économique, dont il peut être un acteur déterminant, est une aventure autrement plus excitante.