Le ministre de la Santé sort de sa réserve. Amar Tou se veut rassurant pour calmer les esprits. C'est à cette dialectique qui a fait couler beaucoup d'encre que veut répondre M.Tou lors de la première journée médicale de la région du centre, organisée par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). «Quoique l'on dise du secteur, les indicateurs de la santé publique des années 2000 n'ont aucune commune mesure avec ceux des années 1960, reflétant, à juste titre, l'état critique dans lequel vivaient nos populations au lendemain de l'Indépendance» dira-t-il en marge de la première journée médicale de la région du centre, organisée par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) organisée à Blida. Fustigeant la gestion des pouvoirs publics durant la crise économique de 1986-1998, il a insisté sur le fait que «le secteur de la santé n'a pas été considéré, au niveau des intérêts communautaires supérieurs, comme une priorité nationale à cette époque». Dans un enchaînement chronologique, il a parlé, par ailleurs, d'un début de relance en 1999 et de la grande mue à partir de 2005, notamment l'amélioration des prestations aux malades, le renouveau des équipements médicaux et l'apparition au début de 2007 du concept de «la santé de proximité» consacré par la rentrée en service des établissements publics de santé de proximité (Epsp) au niveau national. Dans le cadre de la nouvelle politique nationale de la santé, l'année 2010 sera fixée, selon le ministre, comme une date butoir pour l'effacement des disparités sanitaires intra et interwilayas. L'année 2008 verra ainsi, l'ouverture de 3400 postes budgétaires, la fin de l'année 2009 consacrera, selon le ministre, un taux de recrutement de 100% de l'effectif formé et la phase 2010-2025 sera celle de l'alignement progressif de l'Algérie sur les standards internationaux en matière d'indicateurs de gestion sanitaire. Si l'Algérie accuse, actuellement, un retard de deux décennies comparée aux pays développés, par contre, dans le contexte maghrébin, il n y a pas lieu de s'inquiéter, affirme le ministre: «Nous sommes bien lotis par rapport à nos voisins qui n'ont jamais atteint le chiffre de 1200 spécialistes que nous formons annuellement.» A l'issue de l'intervention du ministre, qui était apparemment tenu en haleine par un calendrier chargé, et donc pressé de partir, c'était l'occasion pour M.Messaoui, président du (Snpsp) au niveau régional, de rappeler le rôle primordial que doit jouer son syndicat dans les reformes entamées dans le secteur. Cette journée médicale, organisée à l'hôtel de la 1re Région militaire à Blida, intervient au moment où les plus hautes instances du pays, brossent un tableau peu reluisant du secteur de la santé. Le conseil des ministres est on ne peut plus sceptique: recrudescence critique des maladies chroniques, réapparition de quelques maladies considérées comme éradiquées à tout jamais, manque de couverture sanitaire, notamment, sur les Hauts-Plateaux et au sud du pays...La pérennité du secteur de la santé est, certes, corollaire de l'industrie pharmaceutique, qui, elle, végète misérablement alors qu'elle est appelée à s'installer dans un environnement à rude concurrence. Dans les faits du quotidien du commun des mortels, des échos recueillis un peu partout font parfois état du mauvais traitement réservé aux patients par des «androïdes» présupposés à l'accueil. C'est dire aussi, qu'au delà des grands moyens, une question de culture se pose aussi!