La majorité des villageois vivent de pensions d'émigrés ou de moudjahidine. Boumahni, un nom qui a fait la Une» de l'actualité, à son corps défendant! Boumahni ce n'est pas seulement le massif forestier mais aussi une succession de villages densément peuplés: Bouhoukal, Aït Maarnar, Ighendoussen, Igharbiene, Tizi Ameur, Ikoubaéne et Kantidja autant de villages et autant de problèmes. Certes, les villages sont tous reliés par une route carrossable défilant le long de coteaux et offrant une vue splendide. II est vrai aussi que les villages de Boumahni sont tous, ou presque, électrifiés et dotés d'eau courante. Ajouté à la route, cela fait que l'on ne peut qu'être jaloux de la ville dont on a à peu près tout le confort avec en plus les avantages de la campagne. Le collège est implanté à équidistance des villages et le ramassage scolaire rendu ainsi plus facile et les écoles élémentaires parsèment les plus gros villages. Certes, pour le lycée, il faut se déplacer sur Draâ El Mizan mais le transport existe, les fourgons, les microbus assurent les liaisons. Cependant, les moyens de loisir font défaut, pas de terrain de jeux, encore moins de maison de jeunes et de cybercafé. Ce qui laisse les jeunes gens en déshérence. Les parties de football qui réunissent les adolescents se déroulent dans l'oued qui coule en contrebas du chemin de wilaya 128. Seuls quelques cafés arrivent à étancher la soif de loisir. Mais, ces estaminets n'offrent que le jeu de dominos...Jadis, les adolescents chassaient la grive en hiver dans la forêt voisine. Des grives proposées aux clients le long du CW128. Mais, depuis l'apparition du terrorisme, les choses ont changé. Aujourd'hui, mis à part ceux qui «travaillent» dans les bars clandestins, assez nombreux en cette région, les autres traînent la savate dans les ruelles poussiéreuses des villages à moins que, nantis de quelques piécettes s'en vont, soit à Aïn Zaouïa, le siège de la commune soit à Draâ el Mizan le chef-lieu de daïra ou encore à Boghni. Il est vrai que la plupart des gens de cette région sont tous ou presque sur les chantiers ou dans les usines de France. L'absence totale d'unités économiques dans la région a poussé très tôt les gens à l'émigration. A Boumahni, les gens vivent de pensions d'émigrés ou de moudjahidine. La région s'est récemment signalée par la courageuse décision de ses villageois de s'organiser en installant des sirènes à même de signaler la moindre incursion terroriste. Boumahni, qui sait être accueillante avec des paysages à vous couper le souffle, rêve de moments plus calmes et aussi de débouchés à ses centaines de bras juvéniles.