90% des auteurs de délits et crimes sont des consommateurs de drogue et de psychotropes. La drogue constitue un éternel défi pour les autorités. Pour une meilleure maîtrise de ce fléau social, «115 nouveaux centres de désintoxication ouvriront leurs portes prochainement pour s'ajouter aux 53 cellules d'écoute installées au niveau des hôpitaux nationaux.» Cette déclaration émane des experts présents lors d'une émission de la radio El Bahdja consacrée à l'examen des causes de la propagation du «fléau des stupéfiants au sein de la société.» Tout en rappelant le nombre des toxicomanes qui s'élève à 22.000 personnes, selon les statistiques fournies par des sources hospitalières, les intervenants ont mis l'accent sur la nécessité de consolider et de promouvoir la prise en charge sanitaire et sociale de cette frange de la société. «La propagation de ce phénomène est à mettre sur le compte des problèmes socio-économiques et sécuritaires qu'a connus l'Algérie ces dernières années», ne cessent de répéter les présents à l'émission organisée par la radio El Bahdja à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre les stupéfiants et la toxicomanie. Et d'insister sur «l'importance de la prise en charge des jeunes en leur garantissant des postes d'emploi et des infrastructures sportives et de divertissement.» D'autre part, le débat a porté sur le rôle de la famille en matière d'éducation de la génération montante, saluant par là même le rôle des médias. Toutefois, cette famille elle-même a besoin de soutien et d'accompagnement, ont souligné, à l'unisson, les journalistes présents. Ceux-ci ont qualifié d'«important» le rôle des médias pour lutter contre le phénomène de la drogue. Que peuvent réellement apporter les journalistes? Répondant à cette question, les participants ont longtemps insisté sur la création des revues, journaux et chaînes de radio ou même télévisuelles spécialisées dans la lutte contre les fléaux sociaux. La recommandation fondamentale a été dite: pour que soit endigué le phénomène de la drogue, les efforts des secteurs concernés doivent être conjugués, chacun à sa façon, sinon, c'est le naufrage de la société. Par ailleurs, il convient de préciser, en termes de chiffres, que 90% des auteurs de délits et crimes perpétrés à l'échelle nationale sont des consommateurs de drogues et de psychotropes. Cette statistique qui déroute les services sécuritaires, a été communiquée, jeudi, à Tizi Ouzou, par un responsable de la police judiciaire de la sûreté de wilaya. Explicite l'expert ajoutera qu'«une grande majorité des toxicomanes en Algérie consomme du cannabis et des psychotropes eu égard à leur disponibilité et à leurs prix relativement bas.» S'agissant de la propagation de la toxicomanie, l'orateur estime qu'elle est favorisée par «plusieurs facteurs socio-économiques conjugués aux effets de l'oisiveté résultant du déficit en moyens et équipements sportifs et de détente et de loisirs destinés aux jeunes.» Sur le plan juridique, le conférencier a également souligné que la loi 18/04 de 2004 portant prévention de la dépendance des drogues et psychotropes a prévu des «sanctions et amendes spéciales pour les cas d'incitation de mineurs, handicapés ou élèves à la consommation, vente ou aide à la vente et dissimulation de drogues.» En termes de chiffres, 1783 cas ont été enregistrés et 512 affaires criminelles ont été traitées durant la deuxième semaine de juin, par les services de la sûreté de la wilaya d'Alger. Selon un communiqué de la Dgsn, ces activités s'inscrivent dans le cadre des opérations de contrôle de large envergure menées par les services de la sûreté de wilaya à travers plusieurs zones.