Cette «halqa», animée par les anciens comédiens de la Révolution, se veut à la fois un hommage à la mémoire des artisans du 4e art et un éclairage sur les circonstances historiques. Au cours de la cérémonie de jeudi, les militants-artistes ont été honorés, en l'occurrence, Mustapha Sahnoun, El Hadi R'djab, Abdelaziz Boudia, Abdelkader Ben Moukadem, Abdelkader M'zadja, Mahfoud Belayachi, Ali Bouzaboudja et Sid Ahmed Hadjar. En présence des autorités locales, des cadres du secteur de la culture et des hommes du quatrième art. Ces figures allaient constituer l'un des premiers noyaux de dramaturges algériens qui allaient accompagner de façon soutenue, le mouvement d'affranchissement qui s'est saisi du peuple algérien, puisque durant la Révolution algérienne, des troupes théâtrales faisaient des tournées à travers plusieurs pays du monde, dans le but de faire connaître le combat que menaient les Algériens contre la domination coloniale. A cette époque sans rayonnement important en raison, notamment de la censure et l'arbitraire qu'exerçait la tutelle coloniale qui craignait surtout que les pièces ne dérivent vers des sujets d'ordre subversif. Par conséquent, les éternelles questions domestiques constituaient les thèmes principaux, mais qui étaient cependant loin de refléter la réalité socioculturelle des Algériens. Après l'Indépendance, le théâtre va suivre la même trajectoire avec la naissance du Festival national du théâtre amateur de Mostaganem, avec les comédiens de la troupe El Garagouz de Mostaganem, qui ont su garder sa notoriété vu son parcours qui n'est pas le moindre, car il est le deuxième ancien festival au monde après celui d'Avignon. Cependant, l'avantage du théâtre a été d'être plus critique à l'égard de certaines mutations sociales, politiques et culturelles que connaissait la société algérienne. Animées par des dramaturges de talent à l'image de Kateb Yacine, ces pièces avaient pour thèmes dominants les principales préoccupations des Algériens face au changement de statuts et de moeurs. Par la suite, une nouvelle vague de jeunes comédiens et de dramaturges font leur apparition sur la scène théâtrale, menée par des figures telles que Abdelkader Alloula, Azedine Medjoubi, Benguettaf et Slimane Benaïssa. Leurs créations ont été nombreuses et souvent de bonne qualité, parmi les pièces connues, il y a Bab El Foutouh brillamment interprétée par Medjoubi et Ledjouad, écrite et interprétée par Alloula. De nos jours, l'activité théâtrale est marquée par des programmes de création locale et d'adaptation de pièces de grande renommée. Ainsi, l'Algérie dispose, à ce titre, d'un théâtre national. Cette «halqa», organisée en marge des représentations théâtrales et animée par les anciens comédiens de la Révolution, se veut à la fois un hommage à la mémoire des artisans du 4e art et un éclairage sur les circonstances historiques de son déroulement. Le programme des représentations théâtrales prévues dans le cadre de la 41e édition du Festival national de théâtre amateur de Mostaganem se poursuit. Pour la journée de jeudi, deux pièces de théâtre étaient au menu. La présentation de Louham par la coopérative théâtrale Kateb-Yacine de Sidi Bel Abbès, d'après un texte de Abdel El Emir Chamikh, adapté par Hicham Boussalha et une mise en scène de Benkhal Ahmed en collaboration avec Merbouh Abdel Illah Charef Afroul Bouabdellah. Le côté forme du spectacle est constitué par des «inter-actes» burlesques et dans la chute du spectacle, c'est le retour à la tragédie. Mais pour le fond, elle relate l'histoire d'une autre dimension qui reflète le combat de toujours entre le bien et le mal. Pour la deuxième représentation, un peu tard dans la soirée, la troupe Abdelkader Ferrah des arts dramatiques de la wilaya de Médéa, s'est manifestement produite avec A'ddam «le sang», d'après un texte de Ould Abderrahmane Kaki et une mise en scène de Ahmed Bel Alem. La création des lieux de réflexion et de débat, la stimulation par de nouvelles expériences individuelles et collectives contribuent à définir ce que nous sommes et génèrent l'autodéveloppement du contenu et de la pratique du 4e art.