Afin de chasser toutes les mauvaises idées, la présidente du Medef a tenu à souligner que le projet de l'UPM «est le signe le plus extrême de la modernité d'aujourd'hui». A moins de dix jours du Sommet de Paris, le patronat des deux rives interpelle les dirigeants politiques. Un appel a été lancé à partir de Marseille à leur adresse, jeudi dernier, lors de la rencontre Med Business Day ouverte, hier, au palais du Pharos. «Nous demandons aux chefs d'Etat des pays de la Méditerranée et de l'Union européenne de fixer un agenda», a déclaré la présidente du Medef français, Mme Laurence Parisot, devant une assistance composée de membres du monde des affaires et de la presse. Cet agenda devrait permettre de déterminer les moyens pour mener à bien les politiques de partenariat. Cet agenda entend accroître les échanges entre l'UE et les pays du Sud de 10%, tripler les investissements étrangers directs (IDE) d'ici 2020 et sécuriser un cadre réglementaire pour les investissements. C'est sur une terrasse dominant la baie de Marseille et en présence de ses collègues que la présidente du patronat français a donné sa conférence de presse. Convaincue et même offensive, Mme Parisot a exprimé son attachement au projet du président Sarkozy. «Le Medef s'engage résolument au service de l'Union pour la Méditerranée. La Méditerranée, c'est à la fois une évidence, un miracle et une extrême modernité», a-t-elle soutenu. «Ce que nous voulons affirmer ce matin, explique la présidente du Medef, c'est le rôle moteur de l'entreprise dans la construction de l'Union pour la Méditerranée, car c'est par-là qu'un vrai projet peut aboutir.» Avant de renchérir: «Nous, patrons des pays riverains de la Méditerranée, appelons à la mise en oeuvre d'une stratégie économique forte et cohérente dont l'objectif est la liberté des échanges, la prospérité des peuples et la durabilité du patrimoine méditerranéen». Interrogée par l'Expression sur l'attitude exprimée par les patronats de la rive Sud, la porte-parole du Medef s'est dite rassurée. «J'ai ressenti une motivation d'agir ensemble», a-t-elle exprimé en affirmant toutefois: «Nous sommes conscients des difficultés que connaissent les pays de la région et nous allons tenter de régler ses problèmes». L'état d'esprit de la présidente traduit bel et bien l'inquiétude de l'Elysée quant à l'aboutissement du projet cher au président Sarkozy. Les réticences de certains pays, à l'instar de l'Algérie, semblent peser lourd: «Malgré les divergences politiques qui existent entre les pays, l'économique doit réunir», a-t-elle insisté. Voulant convaincre ses partenaires à adhérer à cette démarche, Mme Parisot n'a pas oublié de rebondir sur les dossiers qui fâchent. «Nous sommes capables de développer des partenariats vers le Sud et d'arriver à trouver une solution pour Israël», a-t-elle souligné en présence des présidents du patronat palestinien et israélien. Toujours dans ce sens, Mme Parisot a indiqué que «l'importance de l'intégration économique est qu'elle est le meilleur moyen d'arriver à une cohésion politique». Afin de chasser toute mauvaise idée, la présidente du Medef a tenu à conclure son intervention en soulignant que le projet de l'UPM «est le signe le plus extrême de la modernité d'aujourd'hui». Emboîtant le pas à la présidente du Medef, la commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, a défendu le projet repris à son compte par l'Union européenne. «L'Europe n'a jamais oublié la Méditerranée», a-t-elle ainsi affirmé. La rencontre Business Day était fructueuse. Un accord de coopération a été signé ce jeudi à Marseille entre le World Trade Center (Wtca) et l'Adeci de Marseille. «L'objectif de ce protocole est l'accompagnement industriel qui consiste à rapprocher les deux rives», a déclaré M.Hocine Saïbi, conseiller principal au niveau du World Trade Center, rencontré en marge de la rencontre de jeudi. Cet accord, ajoute-t-il, offre un cadre officiel pour le développement des relations entre les entreprises algériennes et les entreprises installées à Marseille. «Il est temps que nos entreprises prennent conscience que sans le partenariat industriel, on ne peut pas assurer la mise à niveau des entreprises et faire face à la concurrence», a insisté ce conseiller. Il y a lieu de rappeler que l'Adeci est leader dans son domaine, celui de l'encadrement des entreprises en Afrique. Elle est étroitement associée à plusieurs institutions internationales telles Onudi, Ocde. Elle intervient chaque année auprès de 300 entreprises qui ne sont pas toujours dotées de moyens pour conduire leurs actions de développement international.