Le monde carcéral n'arrête pas de défrayer la chronique. Un incendie s'est déclaré hier, vers 17h 30, dans les cellules 4 et 5 de la prison Boussouf de Constantine, faisant au moins dix blessés, dont deux dans un état grave. L'incendie, selon des Constantinois, avait pris après que certains détenus eurent mis le feu à leurs matelas et couvertures. Le feu s'est propagé alors rapidement et a gagné toute la salle, qui venait d'être réceptionnée depuis une semaine à peine. Les gardes sont intervenus rapidement avant que les pompiers de la Protection civile n'arrivent et ne viennent à bout du feu. Les blessés ont été vite évacués à l'hôpital de la Cité El-Badr et les services de sécurité, venus en nombre impressionnant, ont vite fait de boucler les alentours et d'ériger des cordons de sécurité. Par ailleurs, on a appris qu'un incendie, suivi d'une tentative de mutinerie, s'est déclaré à El-Khroub. Notre correspondant affirme que la prison abrite une centaine de détenus qui se sont plaints dernièrement de leurs conditions de détention. Toutefois, le directeur de l'établissement pénitentiaire a nié les faits colportés çà et là. En tout état de cause, l'incendie de Constantine continue d'alimenter les débats et de nourrir les émotions des familles des détenus. Ce sinstre, qui fait suite à ceux de Mostaganem, Chelghoum Laïd, Serkadji et El-Harrach et intervenu le même jour que celui qui a «éclaté» à El-Khroub, soulève des interrogations. L'enchaînement, la concentration dans le temps et la propagation rapide de ces incidents à travers le territoire national ne sont pas fortuits. Loin s'en faut. Le ras-le-bol des détenus, leurs conditions effroyables de détention et l'injustice qui « sévit » à l'intérieur des prisons algériennes sont certes des faits réels, tangibles et vérifiable, mais leur «éclatement» à ce moment précis soulève des interrogations. Réponse dans quelques jours.