Au lendemain des graves incidents qui se sont déclarés à la prison de Serkadji, celle d'El-Harrach a connu hier le même scénario. En effet, nous avons appris de sources sûres que des détenus mineurs ont mis le feu à leur matelas. Deux salles de la prison ont été touchées par l'incendie et un début de mutinerie a été constaté, selon les mêmes sources. L'on nous a signalé plusieurs blessés parmi les prisonniers. Des camions de la Protection civile sont sur place pour venir à bout de l'incendie qui s'est déclaré hier en début de soirée. Selon des riverains, les émeutes et le feu ont débuté vers dix-huit heures. Le sinistre a vite pris et s'est propagé dans plusieurs cellules, ou la literie et les effets vestimentaires ont servi à alimenter les langues de feu. Qu'il ait été mis volontairement, cela est évident, toutefois aucune information n'a encore filtré au sujet des raisons et des circonstances qui ont poussé les détenus à incendier leurs cellules. D'aucuns estiment encore que les détenus d'El-Harrach ont agi par solidarité avec ceux de Serkadji. Ce dernier a connu pareil incendie, où 19 morts et 6 blessés ont été enregistrés. Par la suite, les éléments radicaux parmi les détenus et ceux qui purgent de lourdes peines ont été transférés vers les prisons de Berrouaghia et Tazoult, à Batna. Vers 20h 45, des ambulances de la Protection civile évacuaient les blessés et les brûlés vers les centres hospitaliers des environs, Zmirli notamment. A 21h, on ne savait pas encore si des morts avaient été enregistrés. Après les incendies et les morts, brûlés, enregistrés à Mostaganem, Chelghoum Laïd et Serkadji, cet autre incident, risque de mettre le ministre de la Justice Ahmed Ouyahia dans la tourmente. Déjà fragilisé par le rapport accablant des ONG sur la situation effroyable dans le milieu carcéral algérien et le déni des droits de l'Homme, les plus élémentaires, Ouyahia risque cette fois-ci de soulever un tollé général.