«Le PT ne se dissoudra pas dans des alliances politiques ni ne renoncera à son indépendance.» Sans hésitation aucune, la responsable du Parti des travailleurs (PT) a jeté un gros pavé dans la mare en affirmant, jeudi sur les ondes de la Chaîne I, qu'elle «ne croit pas à la politique de coalition partisane». Elle faisait allusion incontestablement à l'Alliance présidentielle qui regroupe les trois formations, en l'occurrence le RND d'Ouyahia, le FLN et le MSP de Soltani. Une coalition qui, faut-il le rappeler, s'est fait jour pour appuyer la candidature du président Bouteflika au scrutin du 8 avril 2004. Mme Louisa Hanoune expliquera que ladite coalition «engage l'existence du parti et restreint sa pratique démocratique et libre de la politique», a-t-elle jugé, rejetant mordicus l'importance de faire recours à une telle procédure. Fidèle à ses convictions politiques, la secrétaire générale du PT perçoit négativement l'idée qu'un parti politique puisse vivre en concubinage avec d'autres formations sans avoir la même idéologie. En termes clairs, Mme Hanoune dira, du moins pour ce qui est de sa formation, qu´«elle ne veut pas se dissoudre dans des alliances politiques, ni renoncer à son indépendance» mais peut en revanche «s'accorder avec un parti ou deux sur des questions de fond nationales ou internationales». Selon sa pensée, «le PT, a-t-elle dit, est actuellement l'allié des travailleurs et des syndicalistes qui rejettent la privatisation, l'ouverture du marché et l'exploitation des biens de la collectivité publique». C'est en substance cela, le style et la doctrine Hanoune: «La défense des biens de la collectivité nationale». «Très inquiète» de voir l'économie nationale prendre une tournure «irréfléchie», «pas jalouse» de se voir privée de portefeuilles ministériels, mais aussi pas mécontente qu'on lui reproche sa philosophie «trotskiste». Décidément, la porte-voix du Parti des travailleurs n'en finit pas de «s'inquiéter». Invitée de l'émission «Taouakouaate» (Prévisions) de la Chaîne I de la Radio nationale, Mme Louisa Hanoune a exprimé sa «grande crainte» quant aux projets de lois soumis ces derniers mois à l'examen des deux chambres du Parlement dont les lois sur les hydrocarbures, l'eau et la privatisation. En quelque sorte, la SG du Parti des travailleurs a voulu, tout au long de l'émission, afficher son opposition aux nouvelles dispositions adoptée par le gouvernement : privatisation des entreprises publiques et ouverture du marché. A contrario, elle soutient mordicus «la nécessité de protéger les entreprises économiques publiques productrices avec la prise en charge des revendications sociales des travailleurs en vue d'améliorer leur pouvoir d'achat...». Sans surprise, Mme Hanoune a réaffirmé à l'occasion le rejet par sa formation de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) qui entrera en vigueur en septembre de l'année en cours. Sur son élan, elle a réitéré également la position du PT par rapport à certaines questions qui ne cessent d'être remises sur le devant de l'actualité, à l'instar de la réconciliation nationale, l'amnistie générale et le dossier des disparus. Justement, sur cette question surtout, la patronne du PT a tenu, sans faillir, à dénoncer «l'ingérence de certaines organisations internationales non gouvernementales dans les affaires internes et financières de l'Algérie». Sur un ton ferme, elle évoqua ensuite la récurrente question des «harkis» qui, selon elle, concerne en premier et dernier lieu les Français. Quant au sujet appelé «glorification par le Parlement français de la colonisation de l'Algérie par la France», Mme Hanoune a qualifié cette décision de «tentative visant à entamer les relations entre la France et l'Algérie», soulignant dans le sillage que «le peuple algérien a le droit de s'exprimer sur les questions économiques et sociales et même politiques».