La forte présence des Tunisiens a confirmé le projet de création d'une zone de libre-échange. Une quarantaine d'hommes d'affaires algériens se sont rencontrés à Tunis avec leurs homologues tunisiens pour discuter des contraintes du terrain. Cette rencontre a été encadrée par la chambre algéro-tunisienne de commerce et d'industrie. Au regard des larges potentialités d'affaires existant entre les deux pays, les deux parties ont soulevé la faiblesse des échanges commerciaux. Les opérateurs ont affirmé que la refondation des relations commerciales est nécessaire entre les deux pays. Elle doit être animée par l'esprit de la logique d'intérêt mutuel. «Les volumes d'échanges entre les deux pays restent très en, deçà de leurs réelles capacités», estime Moncef Othmani, co-président, pour la partie algérienne, de la chambre algéro-tunisienne. Il a également signalé que la série de réformes, mise en place tout au long de la dernière décennie, a englobé tous les secteurs, notamment réglementaire, financier et fiscal. Ces réformes ont donné naissance à un secteur privé performant. «Ces opérateurs privés jouent un rôle important dans l'appareil économique. Ils ont réalisé, en 2007, près de 70% du taux de croissance hors secteur des hydrocarbures et plus de 60% des importations algériennes» a-t-il souligné. Selon M.Othmani, l'Algérie qui prépare son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) présente aujourd'hui une économie «des plus libérales». L'implantation de plus de 800 opérateurs tunisiens recensés en Algérie a traduit le degré d'ouverture du climat des affaires en Algérie. La forte présence des Tunisiens a confirmé le projet de création d'une zone de libre-échange entre les deux pays qui est arrivé, selon M Othmani à sa «phase de maturation». Ce nombre révèle aussi la volonté des pouvoirs publics de promouvoir les relations économiques, particulièrement avec les voisins, souligne le co-président de la chambre algéro-tunisienne. Par ailleurs, Rédha Hamiani, président du forum des chefs d'entreprises (FCE) a précisé qu'un projet de nomenclature de «produits concurrentiels et non pas complémentaires» est actuellement soumis aux milieux d'affaires algériens pour consultation. Ces produits doivent bénéficier de l'exonération totale de droits et taxes, à la faveur de cette zone de libre-échange. A travers les éventuelles zones de libre-échange, M.Hamiani a déjà regardé vers l'horizon. «L'Algérie veut se débarrasser, dans les 20 années à venir, de la dépendance aux hydrocarbures», a-t-il affirmé. Pour ce faire, il est impératif de rechercher des synergies pour accroître le volume des échanges commerciaux dans un cadre équilibré et encourager l'investissement et l'ouverture à l'international, a souligné M.Hamiani. Pour rappel, le nombre des sociétés et commerçants étrangers installés en Algérie va en hausse avec une moyenne de 1000 nouvelles sociétés ou commerces annuellement. Les opérateurs économiques étrangers (personnes physiques) sont de 35 nationalités, mais les deux tiers sont originaires de pays maghrébins comme la Tunisie et le Maroc. Les Tunisiens viennent en tête de liste avec 38,5% du nombre des commerçants étrangers suivis par les Marocains (30,9%) puis les Syriens (8,3%) et les Chinois (6,7%). Pour les personnes morales (gérants, directeurs ou présidents de conseil d'administration), les Français sont au premier rang avec 19,5% talonnés par les Syriens (13,8%), les Chinois (11,7%) et enfin les Egyptiens (7,4%).