Une zone de libre-échange algéro-tunisienne est en phase de maturation. C'est ce qu'a déclaré Moncef Othmani, co-président, pour la partie algérienne, de la chambre algéro-tunisienne, lors d'une rencontre de partenariat organisée, jeudi à Tunis, consacrée à l'étude des opportunités d'affaires existantes entre les deux pays et aplanir les éventuelles contraintes du terrain. Dans le même contexte, Rédha Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), a expliqué qu'un projet de nomenclature de produits devant bénéficier de l'exonération totale de droits et taxes, à la faveur de cette zone de libre-échange, était actuellement soumis aux milieux d'affaires algériens pour consultation. D'autant plus, soutient-il, qu'"il s'agit de produits concurrentiels et non pas complémentaires". L'objectif essentiel, selon M. Hamiani, est de rechercher des synergies pour accroître le volume des échanges commerciaux dans un cadre équilibré, d'encourager l'investissement et l'ouverture à l'international, et de réhabiliter l'architecture industrielle du pays, dans le contexte mondialisé et selon une vision algérienne qui ambitionne de se débarrasser, dans les 20 années qui s'annoncent, la dépendance aux hydrocarbures. Il est à signaler que cette rencontre est marquée par la participation d'une quarantaine d'opérateurs économiques algériens, notamment du secteur privé. Une opportunité qui s'est voulue être un cadre d'échanges entre opérateurs des deux pays sur le climat des affaires dans les deux pays, d'exploration de synergies entre les deux économies, et de discussions sur les voies et moyens d'aplanir les contraintes du terrain, notamment tarifaires (taxes élevées, variabilité des cautions douanières pour le transit) et procédurières (lourdeurs juridico-administratives), gênant la fluidité des courants d'échanges commerciaux et industriels, d'autant plus que les participants ont souligné, et à l'unanimité, la faiblesse des échanges maghrébins en général, et entre les deux pays, en particulier, au regard des larges potentialités existantes, et à réaffirmer la nécessité de refondation de cette relation commerciale dans le sens d'une dynamisation des échanges, tout en gardant à l'esprit la logique d'intérêt mutuel devant l'animer. Evoquant l'amélioration du climat des affaires en Algérie, M. Othmani a signalé que la batterie de réformes mise en place tout au long de la dernière décennie, englobant tous les secteurs, notamment réglementaire, financier et fiscal, et qui arrive à son parachèvement, a donné naissance à un secteur privé performant.Un secteur privé qui, a-t-il dit, joue un rôle important dans le l'appareil économique, en réalisant près de 70% du taux de croissance annuelle hors hydrocarbures et plus de 60% des importations algériennes. L'Algérie qui est liée par un accord d'association avec l'Union européenne et qui se prépare à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce, présente aujourd'hui une économie "des plus libérales", estime le même responsable citant au passage l'existence de 800 opérateurs tunisiens recensés en Algérie, dont 126 dans la production industrielle, 108 dans l'import-export et 130 dans les services, qui font de la Tunisie le premier pays étranger en termes d'implantation sur le territoire algérien. Ces données, "même en deçà des attentes", traduisent le degré d'ouverture du climat des affaires en Algérie, mais aussi la volonté des pouvoirs publics de promouvoir ses relations économiques avec ses voisins, et particulièrement avec la Tunisie.