Les enfants se retrouvent à faire des kilomètres à pied pour rejoindre l'école. L'Association des expropriés du barrage de Souk N'Tlèta monte au créneau. Elle demande la prise en charge de leurs doléances. Cette association, composée des expropriés dépendants de la commune de Tadmaït, a saisi toutes les autorités compétentes à propos des problèmes qu'elle rencontre dans la quotidienneté. En vain. Et cela depuis les années 1980, date de l'existence du projet. Pour les besoins du projet, situé sur le CW 128 menant de Draâ Ben Khedda à Boghni, pour une partie sur la commune de Tadmaït et pour une autre partie, sur les communes d'Aït Yahia Moussa et de Maâtkas et qui tarde à se concrétiser, des terrains, des maisons et autres édifices implantés sur ces terres sont frappés d'expropriation. Dans un premier temps un recensement a été effectué et l'Agence nationale des barrages et des transferts avait décidé de la construction de logements au bénéfice des expropriés. Une récente réunion de travail avait d'ailleurs été organisée en date du 21 mai 2008 en présence des expropriés, et l'éventualité de revoir les décisions anciennes a été alors soulevée! A l'époque, l'Anbt avait opté pour la construction de F3 extensibles sur une superficie de 300 m² et ce, apparemment sans l'accord des bénéficiaires. Les expropriés disent: «Cette idée n'a plus cours aujourd'hui avec l'évolution des populations.» Selon eux, le nombre d'habitants a tout simplement quadruplé depuis que le projet du barrage a été arrêté. Les enfants ayant pratiquement tous dépassé la trentaine. Et l'Association des expropriés de se poser des questions quant aux conséquences engendrées par ces retards et de souligner que lors de la réunion avec l'Anbt, il a été convenu de procéder à la construction de F4 extensibles sur une surface minimale de 500 m²; comme une liste de résidents célibataires qui dépassent les 21 ans a été confectionnée pour ce faire. Les expropriés soutiennent aujourd'hui: «Il nous est interdit de construire, de procéder à des extensions aux habitations existantes, de proposer des projets pour la localité tels les ponts, les routes, centre de soins, logements sociaux etc.» Cependant, au lieu d'être d'utilité publique, le projet a relégué la région dans une position inconfortable. Les enfants se retrouvent dans l'obligation de faire des kilomètres pour rejoindre les bancs de l'école, sise à Lagounène, au village d'Aït Khercha. En l'absence de transport scolaire, ces enfants sont condamnés à se déplacer à pied et à traverser des forêts dont le massif de Sidi Ali Bounab, seuls, qu'il vente, qu'il pleuve ou qu'il neige! L'éclairage public est une vue de l'esprit et les fréquentes fuites d'eau sont devenues légion. Ces dernières étant généralement réparées par les habitants, précisent les villageois. La liste des besoins est aussi longue que triste et l'association demande à qui de droit de venir s'informer de visu de l'état des lieux dans lequel ils sont obligés de vivre, eux et leurs enfants. Pour les expropriés, la situation est intenable. Ils assistent impuissants au défilé des sociétés nationales et étrangères dans leur village, toutes obnubilées par la seule faisabilité du barrage, ne voyant rien des conditions faites aux habitants et de l'état du village. L'Association des expropriés du barrage de Souk N'Tlèta affirme ne connaître que l'indifférence, l'oubli, le désespoir et des lendemains incertains. Les maux et fléaux sociaux font des ravages au sein de la jeunesse...Pour l'association, les choses n'avancent guère et la cause du marasme perdure. Le village promis à destruction ne sait plus comment arrêter le temps. L'incertitude règne!