Les expropriés du barrage de Souk N'tléta réclament des indemnisations conformes aux prix actuellement en vigueur. Constitués en association, ils rejettent l'offre des services concernés, arrivée après deux décennies d'attente. «C'est avec une grande surprise que nous avons constaté les estimations portées dans les actes de cessibilité remis à chacun des expropriés par l'APC de Tadmaït», affirmaient-ils dans une correspondance adressée, à cet effet, au ministre des Ressources en eau. En effet, les expropriés ont relevé une nette différence entre les prix qui leur sont proposés et ceux pratiqués actuellement. «Ces estimations élaborées, depuis plusieurs années, n'ont plus cours aujourd'hui. Le mètre carré coûte beaucoup plus cher que la somme avancée dont le prix varie entre 150DA et 600DA le m²», regrettaient-ils dans le même courrier. Concernant les indemnisations des arbres fruitiers, les habitants considèrent que la valeur de 4000DA l'unité est inacceptable. L'olivier donnerait, pendant sa durée de vie, une rente mille fois plus conséquente. Ainsi, les expropriés, rejetant ce qu'ils qualifient de bradage, appellent les autorités à reconsidérer les prix. Parallèlement, ils espèrent que leurs dossiers soient traités dans les plus brefs délais. Les raisons de cette impatience sont nombreuses. Ils citent d'abord, en exemple, l'interdiction, suite à l'expropriation, de construire et de faire des extensions au niveau de leurs anciennes habitations. Cette attente de voir les travaux du barrage débuter, a empêché également la réalisation des travaux de viabilisation nécessaires à leur cadre de vie comme les ponts, les routes et les écoles. Puis, ce sont leurs enfants qui doivent se déplacer très loin pour rejoindre les écoles des autres localités. Les parents s'inquiètent du fait que leurs enfants doivent traverser des forêts avec l'insécurité qui règne. En plus de ces désagréments, les habitants signalent un fait encore plus grave. Aujourd'hui, deux décennies après l'expropriation, ceux qui n'étaient que des enfants sont aujourd'hui en âge de se marier. Les programmes de relogement doivent donc être réexaminés en prenant en compte cette donne induite par ce long retard. Cet espoir de bénéficier d'un programme de relogement, attire aussi toutes les convoitises. Ces derniers temps, affirment les habitants, des expropriés non résidents viennent construire illicitement pour bénéficier de relogement. Toutes ces raisons ont poussé les expropriés à réclamer des hautes autorités une sortie sur le terrain pour constater, de visu, l'ampleur des supplices occasionnés.