Le maître à jouer a montré qu'il avait de beaux restes après sa retraite. L'équipe de France 98 a de nouveau marqué trois buts, samedi soir au Stade de France, dix ans après sa victoire contre le Brésil en finale de la Coupe du Monde. Mais la sélection mondiale a répondu présent, s'offrant le luxe de mener à trois reprises au tableau d'affichage (score final: 3-3). 20h19: le Stade de France n'a peut-être jamais autant vibré qu'à l'entrée de ses idoles sur la pelouse samedi soir: les champions du Monde 1998. Dans l'arène fétiche qui a consacré les Bleus face au Brésil, un certain 12 juillet, soit 80 000 spectateurs tous acquis à leur cause, les glorieux Zineddine Zidane, Lilian Thuram, Youri Djorkaeff, Fabien Barthez et autres Laurent Blanc ont été ovationnés comme rarement ils l'ont été avant un match. Dix ans après, la magie est toujours intacte. L'exploit accompli par la sélection d'Aimé Jacquet est inscrit à jamais dans la mémoire des Français. Et si les organismes des joueurs ont un peu vieilli, l'état d'esprit en revanche n'a pas changé d'un iota. Ce groupe là est toujours aussi soudé, aussi heureux de se retrouver. 20h43: la Coupe du Monde est tombée du ciel, escortée par un hélicoptère et déposée sur le pré par un veinard anonyme suspendu à un câble. Le coup d'envoi était proche, le temps d'entendre retentir les hymnes de la Fifa, de la France et d'observer une minute de silence en hommage au jeune garçon décédé plus tôt dans la journée dans un accident de bus alors qu'il rejoignait Saint-Denis. Côté français, Barthez, Blanc, Lizarazu, Thuram, Desailly, Leboeuf, Deschamps, Karembeu, Djorkaeff, Zidane et Guivarc'h ont eu le privilège de débuter la rencontre, face à Züberbuhler, Couto, Hierro, Le Saux, Song, Davids, Karpine, Nakata, Butragueno, Boban et Zola. Henry, Petit et Vieira étaient en revanche absents au rendez-vous. La sélection mondiale prenait le meilleur départ et menait (0-1) à la pause. Décalé dans la surface côté droit par Zola, Karpine remisait sans contrôle au centre pour Butragueno seul face au but (26e, 0-1). Les hommes d'Aimé Jacquet ont mis un certain temps à rentrer dans le match, avant d'accélérer après l'ouverture de la marque. Mais Dugarry, Blanc puis Zidane, tous trois très en vue en première période, manquaient le cadre. Le Stade de France a dû patienter plus d'une heure avant d'exulter. Comme un symbole, la lumière est une nouvelle fois venue de Zidane. A l'entrée de la surface légèrement à droite, Pires levait la tête pour mieux servir le maestro à ras de terre pour une frappe en pivot sans contrôle du pied droit (66e, 1-1). Mais ce diable de Pauleta redonnait l'avantage aux troupes d'Arsène Wenger et Hristo Stoichkov (70e, 1-2) de fort belle manière, d'une reprise de demi-volée croisée du droit dans la lucarne opposée de Charbonnier! A noter que le capitaine Deschamps sortait sous les bravos (74e) tandis que Zidane et Lizarazu ont joué l'intégralité de la partie. Les Bleus voulaient à tout prix revenir au score pour ne pas gâcher la fête et la fin de match devenait folle. Giuly ramenait les Bleus à hauteur après un beau une-deux avec Trezeguet dans la surface (89e, 2-2), mais Suker s'offrait un numéro de drible dans les seize mètres (90e, 2-3). Finalement, Diomède scellait le score d'une frappe croisée magnifique à mi hauteur dans le petit filet opposé (90e+1, 3-3). Merci encore, messieurs les champions du monde.