L'Algérie connaîtra durant ce siècle une hausse des températures, comprise entre 4,2 ° et 5,6°. La question des changements climatiques est le défi du siècle. En Algérie, ce phénomène est devenu une question nationale et non pas seulement scientifique. Le Protocole de Kyoto et les textes qui l'ont accompagné font référence tous au principe de responsabilité commune, aux efforts pour faire face au changement climatique. En fait, l'élévation des effets de serre qui est l'origine du réchauffement climatique, a commencé à être perçue depuis ces dernières décennies. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Chérif Rahmani, a déclaré, hier à l'occasion de la présentation de l'ouvrage La Menace climatique en Algérie et en Afrique de Kamel Mostefa Kara, que «l'Algérie est en train de préparer un Sommet africain portant sur le réchauffement climatique. Ce sommet sera suivi par celui du Danemark prévu en 2009». L'auteur de ce livre n'est autre que le sous-directeur de la météorologie nationale. Préfacé par le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme mais également par le professeur Mahi Tabet Aoul, membre du groupe intergouvernemental des changements climatiques (Gicc), l'ouvrage annonce que l'Algérie connaîtra durant ce siècle une hausse des températures, comprise entre 4,2° et 5,6°. Ce qui est énorme, mais là ne s'arrête pas l'intérêt de la lecture puisqu'en fin de cet ouvrage de 384 pages, édité par les Editions Dahlab, année 2008, l'auteur tient à apporter une stratégie d'action intégrée apportant la réponse à la stabilisation des gaz à effet de serre. Un programme incluant l'utilisation à grande échelle des ressources naturelles renouvelables. Il propose également comme solution contre le réchauffement climatique, «l'énergie solaire mais notamment une volonté politique forte par le biais de grands projets fédérateurs.» Il soutient d'ailleurs que «l'énergie de rayonnement que nous recevons du soleil est la plus vieille énergie du monde. D'elle dépendent les autres sources énergétiques, le maintien de la vie et le gigantesque cycle de l'eau sur la terre. Au niveau du sol, la puissance énergétique qu'elle y répartit est de l'ordre de 110 milliards de mégawatts.» Kamel Mostefa Kara rappelle, dans une première partie, les impacts néfastes sur l'Algérie provoqués par une hausse de température. Il fait une rétrospective sur les erreurs commises en Algérie telles que le problème lié au pastoralisme dans les années 1970. Un ouvrage qui donne la mesure des menaces qui guettent le pays et le continent africain si, dans l'urgence, rien n'est entrepris. L'Algérie appartient à une région très vulnérable entre une météo tropicale et une météo tempérée. La variabilité de ces phénomènes rend difficile la prévision. Le changement climatique se définit comme un écart par rapport à une moyenne. En Algérie, on parle de variabilité plutôt que de changement climatique, cette vulnérabilité se présente sous forme de diminution des précipitations et de hausse de température qu'accompagne l'effet d'évaporation, suivi de sécheresse et perte de biodiversité. L'environnement dans lequel évolue l'Algérie est vulnérable aux changements climatiques.