Les médias syriens y voient une reconnaissance du rôle incontournable de la Syrie au Proche-Orient. Plusieurs commentaires ont été publiés dans les colonnes de la presse internationale au lendemain du lancement du projet de l'Union pour la Méditerranée. Après avoir fait étalage des éloges faits au président Nicolas Sarkozy dans plusieurs articles, la presse française est revenue sur quelques questions jugées importantes à résoudre, pour assurer la faisabilité de l'UPM. L'approche faite par le président Abdelaziz Bouteflika, liée aux moyens de financement des projets de cette Union, a été largement développée par les journaux de l'Hexagone. Libération, journal de gauche, a rappelé que «l'UPM a recensé 44 premiers projets sur ce thème qui nécessiterait 2 milliards d'euros selon la Banque européenne d'investissement (BEI), principal banquier du processus euro-méditerranéen». Pour mieux expliquer cette approche, le rédacteur ajoute: «Tout est encore ouvert et à faire dans le cadre d'une enveloppe budgétaire qui était déjà celle du Processus de Barcelone et qui n'augmentera pas», a souligné le journal, jugeant important la perspective, énoncée par la déclaration finale du Sommet de Paris, de faire appel à des fonds privés et semi-publics. «L'UPM naît sous les paillettes mais sans le sou», titre de son côté Le Temps (en ligne), estimant que «pour ce premier sommet, il faudra surtout se contenter de déclarations d'intention» et que, concernant le financement des projets retenus, «le budget alloué à l'Union pour la Méditerranée est faible alors même que les projets exigeront de gros moyens». Pour Ouest-France, l'UPM est née dans «un bon climat pour un bon départ», mais «les projets concrets qui doivent nous permettre de rendre la Méditerranée plus vivable restent à construire, les financements à trouver». Le Nouvel Observateur relève qu'après le lancement de l'UPM «se pose désormais la question des moyens» et que «les besoins totaux n'ont pas été clairement chiffrés, tout comme les sommes déjà disponibles». Le fait que Bachar Al-Assad ressuscite, a suscité des «rugissements» dans certains journaux. «Par la grâce d'une invitation au Sommet, (...) il se voit du jour au lendemain célébré comme le champion de la paix», relève ironiquement le quotidien français Libération. Le Berliner Zeitung ne cache pas non plus son scepticisme devant cette «surprenante réhabilitation d'Assad, qui relève d'un certain pragmatisme, mais d'aucune politique qui soit claire et ferme dans ses principes». Egalement, les «coups diplomatiques» réalisés pour la paix au Proche-Orient ont été salués par la presse internationale. Independete, journal britannique, a estimé que le Sommet de Paris a établi une «série de percées et coups diplomatiques». Le rédacteur a tenu à citer la promesse de libération de prisonniers palestiniens par Israël et l'établissement de relations «normales» entre la Syrie et le Liban. «La Méditerranée investit dans la paix», renchérit le journal catalan La Vanguardia. La question palestinienne a été abordée dans les colonnes de la presse espagnole en publiant la photo, en Une, de Ehud Olmert et au Palestinien Mahmoud Abbas, entourés du président français, Nicolas Sarkozy. La presse libanaise est revenue sur la promesse d'ouverture des ambassades entre la Syrie et le Liban. «Les portes fermées entre Damas et Beyrouth se sont ouvertes à Paris», s'est félicité le quotidien libanais As-Safir. Pour le journal Ad-Diyar «Paris a volé la vedette internationale». Le Sommet de l'UPM est, en tout cas, un «succès diplomatique» pour le président Sarkozy, selon le quotidien italien Corriere della Serra. «En prenant un gros risque», le président français «a offert un succès à l'UE» qui permet de donner «un coup de pouce au Processus de Barcelone qui stagnait depuis des années», renchérit le journal allemand Süddeutsche Zeitung. La presse syrienne y voit une «reconnaissance» du «rôle incontournable de la Syrie au Proche-Orient».