Ces enseignants ont entamé, depuis dimanche dernier, une grève de la faim illimitée. La grève de la faim observée par les enseignants contractuels entre aujourd'hui dans son huitième jour. Selon la secrétaire générale du Snapap, Nassira Ghozlane, contactée hier, «l'état des 25 grévistes est vraiment déplorable». Elle a affirmé que l'une des enseignantes souffre de baisse de tension (8/6) et nécessite une médicalisation en urgence. Déterminés à aller au bout de leurs revendications, les grévistes sont venus de différentes villes d'Algérie, selon notre interlocutrice. «Il n'est pas acceptable de maintenir les contractuels dans cette précarité» a-t-elle déclaré. En effet, ces enseignants ont entamé depuis dimanche dernier une grève de la faim illimitée pour revendiquer «la régularisation de la situation socioprofessionnelle des 40.000 enseignants contractuels à travers leur intégration dans leurs fonctions». Ils revendiquent aussi la réintégration des enseignants exclus, la régularisation des enseignants après une année d'exercice, et le paiement des arriérés de salaires dont certains n'ont pas été perçus depuis trois années. Certains sont contractuels depuis 14 ans! Cette manifestation a suscité un important élan de solidarité. Des ONG internationales, des formations politiques nationales ainsi que les syndicats autonomes ont tenu à leur exprimer leur «soutien indéfectible au combat que mènent les grévistes». Le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) a exprimé son soutien aux grévistes de la faim à travers un communiqué rendu public le 15 juillet. «Le CLA se déclare solidaire du combat des contractuels grévistes. Après avoir lutté toute une année pour leur intégration, après avoir frappé à toutes les portes, après avoir été harcelés, réprimés, les enseignants contractuels continuent leur combat avec pour ultime recours la grève de la faim.» Les syndicalistes dénoncent énergiquement la politique de marginalisation des enseignants, employée par la tutelle et renouvellent leur soutien jusqu'à la satisfaction des revendications. Pour sa part, l'Union syndicale solidaires (USS), a apporté, dans un communiqué, «tout son soutien aux grévistes de la faim et à leur syndicat qui exige du gouvernement algérien qu'il réponde enfin à leurs revendications». Le Snapap a eu également le soutien de la Fédération des travailleurs de l'éducation. Thierry Dullion, secrétaire international de cette fédération, salue «la détermination et le courage des enseignants ayant répondu favorablement à l'appel de la grève». M.Dullion demande que le gouvernement algérien entende «au plus vite les justes revendications des enseignants contractuels». La fondation suisse Solidfonds quant à elle, a exprimé, à travers un communiqué, sa solidarité avec les grévistes. Par ailleurs, les grévistes ainsi que les syndicats autonomes, ont décidé d'ester en justice la tutelle. La rentrée sociale s'annonce déjà brûlante.