Les enseignants envisagent d'organiser un rassemblement devant le ministère de l'Education le 30 du mois en cours. «Ni la faim ni leur état de santé n'ont fait atténuer la détermination des enseignants contractuels mais leur donnent plus de force, plus d'insistance et de volonté de poursuivre la grève de la faim». C'est ce qu'a souligné un communiqué du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique du Conseil national des enseignants contractuels. Cette catégorie d'enseignants va, apparemment, jusqu'au bout de leurs revendications. Quel que soit leur état de santé qui se dégrade de jour en jour, ils persistent dans l'exécution de leurs promesses. Ils entrent aujourd'hui dans leur quinzième jour de grève de la faim. En plus de leur combat contre le silence et la non-considération de Benbouzid, les enseignants se battent contre une nouvelle forme de pression. Cette dernière est exercée par les forces de l'ordre dans l'enceinte de l'hôpital Zmirli, le lieu d'hospitalisation des plus affaiblis. Les syndicalistes ont signalé l'indifférence totale et la négligence du service des urgences de cet hôpital, a indiqué Nassira Ghozlane, secrétaire générale du Snapap. La même responsable n'a pas hésité de signaler le harcèlement des services de sécurité et la menace de certains infirmiers d'appeler la police afin de quitter les lieux de l'hôpital «Cette action n'est rien d'autre qu'un autre aspect de la pression contre nous», déplore Mme Ghozlane. Les infirmiers avec lesquels ils ont combattu ensemble au sein de l'Intersyndicale, ont surpris dans leurs prise de position dans ce combat. Au lieu de soutenir les grévistes, ils n'ont pas hésité à menacer les grévistes d'appeler les services de sécurité. Nous avons essayé de contacter le département de Benbouzid, les services concernés sont toujours muets. Pour que leur voix soit entendue, les 45 grévistes, soutenus pas le Snapap, envisagent d'organiser un rassemblement devant le ministère de l'Education le 30 du mois en cours. «Nous savons très bien que nous serons malmenés, mais ces actions, même au détriment de certains d'entre nous, ne sont que pour entreprendre, dans l'immédiat, l'ouverture d'un dialogue avec la tutelle qui se mure dans un silence», a déclaré la secrétaire générale du Snapap. «Il n'est pas acceptable de maintenir les contractuels dans cette précarité», a-t-elle ajouté. En effet, ces enseignants ont entamé depuis 15 jours une grève de la faim illimitée pour revendiquer «la régularisation de la situation socioprofessionnelle des 40.000 enseignants contractuels et leur intégration dans leurs fonctions». Ils revendiquent aussi la réintégration des enseignants exclus, la régularisation des enseignants après une année d'exercice, et le paiement des arriérés de salaires dont certains n'ont pas été perçus depuis trois années. Des ONG internationales, des formations politiques nationales ainsi que les syndicats autonomes ont tenu à exprimer leur «soutien indéfectible au combat que mènent les grévistes». Tout en regrettant l'absence d'une loi qui les protège de ce genre de problèmes, les contractuels sont déterminés à ne pas baisser les bras et à arracher leurs droits.