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Un gouverneur «encadré» aux pouvoirs limités
LE MAIRE DANS LE SYSTÈME POLITIQUE ALGERIEN
Publié dans L'Expression le 26 - 07 - 2008

La question fondamentale, qui se pose aujourd'hui en Algérie, concerne le statut des élus que sont les maires, lesquels, sous d'autres cieux, ont le profil d'hommes d'Etat.
Que devient la mise en application des réformes initiées par la commission Missoum Sbih sur recommandation du Président Bouteflika? Réformer les institutions de la République était l'un des objectifs avoués de M.Bouteflika lors de son premier mandat, dans la perspective, outre dépoussiérer une administration qui s'est noyée dans la bureaucratie, redonner aux institutions de base de l'Etat, la commune et la wilaya en particulier, le dynamisme et la pugnacité qui, souvent, leur ont fait défaut, mais aussi les rapprocher de leurs administrés, les citoyens algériens. De fait, la question récurrente qui se pose est de savoir si la commune algérienne joue le rôle attendu d'elle?
La réponse peut apparaître facile, tant ce grand corps de l'Etat qu'est la commune est loin de remplir correctement sa mission, d'autant plus que le premier personnage de la cité, le président de l'Assemblée populaire communale (APC) - ou plus prosaïquement M.le maire - n'est pas toujours à la hauteur des responsabilités à lui confiées par ses électeurs et évidemment par l'Etat. C'est tellement vrai que ce dernier s'est ingénié à former ses édiles en mal d'initiatives et de professionnalisme. De fait, souvent, pour ne point dire toujours, la commune s'identifie, ou on l'identifie, aux qualités de son (ses) édile(s). Or, depuis l'Indépendance, peu, très peu de maires se sont illustrés par leurs actions et desseins en faveur de leurs communes et de leurs administrés, si l'on excepte Hassan Boudjenana, premier maire de Constantine dans les années 1960 et Bachir Mentouri, président du Conseil populaire de la ville d'Alger à la fin des années 60 et au début des années 70, qui, l'un comme l'autre, ont marqué leur passage à la tête des exécutifs de ces deux grandes métropoles. Mais, Boudjenana et Mentouri sont demeurés l'exception qui confirme la règle commune de médiocrité qui meut leurs collègues qui se sont confinés dans le rôle étroit de fonctionnaire municipal se mettant loin de l'idée que l'on se fait, que l'on doit se faire, de l'élu communal qui, en fait, occupe une position stratégique dans l'échiquier de la République: le maire étant dans le même temps le représentant de l'Etat auprès de la collectivité municipale (article 67 du Code communal du 7 avril 1990, Jora n° 15 du 11 avril 1990) et délégué de la commune -et de ses administrés- (article 59 du Code communal du 7 avril 1990) auprès des pouvoirs publics qui délivrent, sous l'autorité du wali (article 69) les moyens financiers, matériels et techniques pour une bonne gestion du territoire communal.
Des ambitions bridées
Cela fait du poste de maire une charge éminemment politique. C'est du moins l'idée que communément on a de cet homme qui gère certes la commune, mais dont l'ambition finale reste d'accéder à des charges plus valorisantes. Cela est valable sous d'autres cieux où les élus municipaux, singulièrement le premier d'entre eux - le maire - ont le profil d'hommes d'Etat qu'ils mettent en exergue dans leur gestion et gouvernance de la commune.
De fait, nombreux sont ceux à postuler à des postes beaucoup plus gratifiants, en tant que ministres ou ambitionnent à de plus hautes charges dans les institutions de l'Etat, comme celle suprême de premier magistrat de l'Etat. Chirac, ancien maire de Paris, Sarkozy, ex-maire de Neuilly en France, ou encore Eltsine, maire de Moscou et premier président de la Fédération de Russie post-soviétique, pour ne citer que ces trois cas, ont donc dirigé une commune avant d'arriver aux plus hautes charges de leurs Etats respectifs. Ce qui nous fait nous interroger sur ce fait insolite qui caractérise notre pays, l'absence d'un maire pour sa première métropole, Alger. Donc, cet édile, le maire, est avant tout un homme politique, qui a une vision politique de sa charge au niveau de la ville, de la commune, de la région. Ceci pour dire, que le poste de maire, tremplin de toute carrière politique, exige des qualités autrement plus rationnelles qui confèrent à l'élu la stature d'homme d'Etat. Aussi, la question se pose: qu'elle est la place du maire dans le système politique algérien?
Le Code communal (du 7 avril 1990) dans sa mouture actuelle n'y répond pas, ou partiellement, comme il esquive l'importance politique qui devait être celle du premier magistrat de la municipalité, fonction qui est loin d'être seulement à caractère administratif et technique dans lequel le Code communal confine le président de l'Assemblée populaire communale (P/APC). Or, la charge de maire, prépondérante dans le gouvernement municipal, est tout autre que celle d'exécutant d'ordres hiérarchiques. Ce sont ses initiatives, ses décisions, pour assurer la sécurité de ses administrés, mettre à leur disposition le transport, le logement, ouvrir les écoles et les lycées, entretenir les routes, tenir propre la ville, protéger l'environnement, organiser des relations avec d'autres communes, jumeler sa ville, pour ses besoins d'expansion et de promotion, avec des municipalités étrangères, sont autant de déterminations qui relèvent du seul pouvoir et vouloir du premier magistrat de la commune comme le prescrit le Code communal actuel, malgré ses imperfections et ses limites déjà signalées.
Cependant, on oublie souvent, ou on le minimise, le fait que la commune, plus que la wilaya (celle-ci est un héritage du «département» français, lequel, d'ailleurs, sera prochainement supprimé, cela en fonction des réformes des institutions initiées par le président Sarkozy), est la base de l'Etat et constitue, à son échelle, un gouvernement où chaque membre de l'exécutif a son importance laquelle est liée à une tâche précise à accomplir. Ainsi, c'est au niveau de la commune, début et prolongement de l'Etat, que commence la bonne gouvernance tant du fait des rapports directs qu'à la municipalité avec les citoyens, qu'à l'évaluation qu'elle fait de leurs besoins.
L'intérêt que doit porter l'exécutif à la gestion du territoire de la commune, comme celui d'être attentif au bien être de ses administrés, restent les taches essentielles et premières du président de l'APC. Tant il est vrai que bien gouverner c'est planifier, prévoir, singulièrement «bien servir» et cela dépasse le seul rôle administratif et bureaucratique dans lequel est confiné le maire algérien.
De fait, la notion «bien servir» est la quintessence même du concept de «service public», à tout le moins absent des préoccupations de nos édiles, alors que leur devoir est d'oeuvrer à conforter et à qualifier leurs rapports avec leurs administrés.
Promenez-vous dans n'importe quelle commune d'Algérie pour en constater l'état lamentable dans lequel elle se trouve pour se convaincre du peu d'efficience de la notion de service public auprès de ceux-là mêmes dont la raison d'être était justement de servir.
«Bien servir»
C'est précisément la carence récurrente des maires algériens, souvent peu qualifiés pour les tâches pour lesquelles ils ont été investis - souvent, ces hommes ne disposent pas de l'envergure nécessaire les appelant à occuper les charges qui leur ont été confiées par les électeurs - car, outre le fait que cette charge est fondamentalement politique, elle exige une parfaite connaissance des procédés de gestion des affaires de la commune. Or, ces dernières années, par leur incohérence, par leur immobilisme, leur manque de dynamisme, les élus auront surtout contribué à déprécier et à discréditer une charge aussi gratifiante que celle de président de l'APC.
En fait, au-delà du programme sur lequel il a été élu, le maire se devait de réunir les conditions permettant à l'exécutif communal (qu'il soit dirigé par un seul parti ou par une coalition de partis) de travailler avec efficacité et en coordination avec la wilaya et le gouvernement. Cela n'est pas toujours visible sur le terrain.
L'autre handicap à relever est que le Code communal (actuel) et les lois relatives à la commune ont vidé la charge de maire (président de l'APC) de toute prérogative politique, reléguant le poste, susmentionné, à celui de fonctionnaire rétribué par l'Etat.
En effet, la vision étroite, sinon étriquée, qu'ont eue, les rédacteurs du code communal (en fait, qu'attend le ministère de l'Intérieur pour présenter le nouveau Code de la commune et de la wilaya devant le Parlement alors que le premier responsable de ce département a affirmé en maintes occasions, notamment devant les députés, que celui-ci (le code) leur sera transféré incessamment pour approbation) de la charge du premier magistrat de la commune, a considérablement limité le rôle du maire, le confinant dans un travail de bureaucrate propice aux déviations constatées ici et là, comme le fait que Monsieur le maire est plus occupé à soigner ses intérêts que de s'inquiéter des intérêts de la commune dont il a la charge.
Cette particularité a fait des «maires» algériens une catégorie à part, des personnages hors normes, se considérant souvent au-dessus des lois. De fait, les lois relatives à la commune ont, quelque part, créé des «administrateurs» qui échappent au contrôle de la société et à celui des pouvoirs publics.
Les émeutes qui ont marqué, et marquent, de nombreuses communes, les scandales et les affaires qui ont éclaté ces dernières années dans de nombreuses municipalités, ont dénaturé la gestion des communes témoignant de la difficulté, dans l'Algérie de 2008, à trouver une commune gérée selon les règles admises partout ailleurs dans le monde.
Cette situation a ainsi induit une sorte de rupture entre le maire et la collectivité, cette dernière reprochant au maire son peu d'empressement à solutionner les problèmes auxquels se heurtent ses administrés, de n'être pas à leur écoute, ni disponible, de faire peu cas du fait qu'il est là pour servir la communauté dont la confiance dans ses édiles est ainsi quelque part trahie.
D'ailleurs la «formation» des édiles, initiée par le département de l'Intérieur, était plus que nécessaire, mais essentielle pour mettre maires et délégués à niveau. Mais pourquoi avoir attendu 2008 pour enfin prendre une telle initiative? En réalité, cette ambivalence dans la manière de gérer les communes a donné lieu à l'apparition de maux sociaux tels que la corruption, les malversations, les passe-droits devenus la règle alors qu'ils auraient dû demeurer au niveau de l'exception. Ce sont tous ces maux qui ont, aujourd'hui, défiguré la commune algérienne qui accumule les difficultés qui la rendent souvent invivable pour les citoyens. En fait, la laideur de nos communes, leur délabrement et leur saleté sont le témoignage patent de l'échec de nos édiles à créer le nécessaire environnement convivial, de faire de leur commune un espace où il est bon de vivre, où les familles et les citoyens se sentent en confiance et en sécurité, en osmose avec leur «gouvernement» communal.
Las, le bilan du maire algérien est à tout le moins négatif. Alors, quelle est la place du maire algérien, a-t-il une place dans le système politique algérien? Telle est la question, affirmait déjà en son temps, Shakespeare!


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