50 détenus et 4 gardiens blessés La prison de Relizane a connu, jeudi dernier, des moments de tension quand des prisonniers s'étaient rassemblés dans la cour pour exiger la présence des responsables locaux. Ces détenus, environ 800, ont scandé des slogans hostiles à Ouyahia et au système judiciaire. Plusieurs véhicules de la gendarmerie ainsi qu'un nombre important de gardes communaux ont encerclé la prison pour éviter que la situation dégénère. Les mutins ont exigé la présence du wali et du procureur général pour rejoindre leurs cellules. Après plusieurs heures de tractations, les délégués des prisonniers ont remis une plate-forme de revendications avant de rejoindre, dans le calme, leurs cellules. Parmi les revendications formulées par les mutins, un point relatif à la liberté conditionnelle. Cette nouveauté nous renvoie aux déclarations de Ouyahia qui avait soutenu que les mutineries sont l'oeuvre de détenus n'ayant aucune exigence claire. Il avait affirmé que les détenus islamistes étaient derrière ces troubles. La plate-forme de revendications exige aussi le rapprochement des détenus de leurs familles et le bénéfice pour certains de mesures de grâce. Aujourd'hui il paraît clair que même si les organisateurs des mutineries ont profité de la mal vie des prisonniers, leur action renferme une part de revendication d'ordre politique qui ne pourrait être le fait des seuls détenus islamistes. La couleur politique des mutins n'a pas été établie tant la confusion a régné ces derniers jours, mais il y a un fait qui ne saurait être occulté. Ouyahia en se lançant dans des conclusions, que certains qualifieront de hâtives, semble faire fausse route en donnant aux détenus, incarcérés pour leurs activités terroristes ou dans le cadre de la mouvance islamiste, une capacité de mobilisation qu'ils n'ont en fait plus. Les détenus de droit commun se sont soulevés, mais pas sous l'impulsion des islamistes qui eux constituent un effectif résiduel. Par ailleurs, dans la nuit de jeudi à vendredi, la maison d'arrêt de Béchar a vécu elle aussi une mutinerie. Deux détenus ont allumé un incendie qui a causé des blessures à 50 détenus et 4 gardiens. Pour rétablir la situation, il aura fallu recourir aux forces de l'ordre qui ont prêté main forte aux gardiens pour inviter les détenus à rejoindre leurs cellules et évacuer les blessés vers le secteur sanitaire de la ville. A Aïn Beïda, dans la wilaya d'Oum El Bouaghi, des rumeurs de tension dans la maison d'arrêt ont circulé toute la journée d'hier. Selon des informations recueillies auprès de citoyens de la ville, 4 détenus ont entamé depuis jeudi une grève de la faim. il semblerait d'après nos sources qu'il y ait un décès parmi ces grévistes de la faim transférés dans un état jugé grave à l'hôpital de Aïn Beïda.