Le ministre appelle à la création d'un Fonds spécial d'appui aux éleveurs et petits exploitants agricoles. De nouvelles mesures visant à booster l'économie agricole et rurale ont été prises lors du Conseil des ministres tenu le 23 juillet dernier. «Ces mesures en faveur des agriculteurs, éleveurs et opérateurs de l'industrie agroalimentaire se veulent un appui pour donner une impulsion décisive à la mise en oeuvre de la politique de renouveau de l'économie agricole et rurale.» Cette déclaration a été faite hier, par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors d'une conférence de presse tenue au siège de son département. L'«homme aux 13 millions d'idées», affirme que les intérêts des crédits octroyés aux éleveurs seront pris en charge par les banques et établissements financiers via la création d'un Fonds national de régulation de la production agricole. Pour rendre accessibles aux agriculteurs les facteurs de production nécessaires à l'amélioration de la production et du rendement, le département de l'agriculture a décidé que «a sont exonérés de la TVA les engrais ainsi que les produits phytosanitaires», selon M.Benaïssa. Souriant et optimiste, l'orateur enchaîne avec les mesures prises lors de la rencontre avec le président de la République. Sans passer par trente-six chemins, il évoque sa 3e clé. Celle-ci, d'ordre bancaire, consiste en l'exonération de la TVA, des loyers versés dans le cadre des contrats de crédit-bail sur les matériels agricoles produits en Algérie. Car notre parc matériel est actuellement si vétuste qu'«il devient urgent d'encourager la mécanisation de l'agriculture mais également la relance de la construction mécanique dans notre pays», enchaîne l'orateur. Et de préciser que cette décision est destinée à faciliter l'accès au financement de la mécanisation, à travers l'encouragement du recours au crédit-bail. Possesseur de solutions magiques, Rachid Benaïssa appelle à la création d'un Fonds spécial d'appui aux éleveurs et petits exploitants agricoles pour bannir la négligence des agriculteurs activant dans des régions isolées. «Ce fonds va assurer la couverture totale des charges d'intérêts des éleveurs et des petits exploitants» souligne l'orateur. Comme ce fonds prend en charge les subventions affectées par l'Etat au développement de l'élevage et le renforcement des activités des petites exploitations agricoles en zone de montagne, de steppe et des oasis. Ces régions connaîtront, à se fier aux dires du ministre, la création de 10.000 unités d'élevage. Vaillant comme à l'accoutumée, M.Benaïssa promet que cette batterie de mesures touchera également les productions animales. Que faire pour que le développement de ces productions se concrétise de la meilleure manière? Parmi les mesures prises à cet effet, l'on cite l'exemption de la TVA sur les produits entrant dans la fabrication des aliments de bétail et ce pour une période allant de la promulgation de la loi de finances complémentaire 2008 au 31 décembre 2009. Par ailleurs, il convient de souligner que même l'industrie pharmaceutique vétérinaire est concernée par les mesures prises à l'initiative du chef de l'Etat. «Deux unités de fabrication et de conditionnement du médicament vétérinaire sont sur le point d'entrer en production», enchaîne le conférencier. Soumis à des droits de douanes et à une TVA élevés, l'avenir du médicament vétérinaire est compromis. «La mesure vise à éviter que ne soit pénalisée cette industrie naissante et qu'elle puisse prospérer», ajoute sur sa lancée le ministre. A toutes ces mesures s'ajoutent celles prises lors de la réunion des cadres de l'agriculture durant les 19 et 20 juillet dernier. Apostrophé sur les affaires de justice qu'a connues son département avant sa nomination, le ministre préfère ne pas répondre. «L'enjeu d'aujourd'hui est plus important pour qu'on puisse en parler», s'est contenté de dire le ministre.