Face aux nombreux problèmes auxquels est confronté l'enseignement, les syndicats appellent à l'ouverture du dialogue. Prévue le 13 septembre prochain, l'année scolaire 2008-2009 attend plus de 8 millions d'élèves. Par consensus, la majorité des syndicats du secteur de l'enseignement se sont mis d'accord sur les difficultés que risque de vivre cette rentrée. Et pour cause, les acteurs de ce secteur font état de nombreux problèmes épineux, entre autres, la nouvelle grille des salaires, appelée à être «revalorisée.» «Ces augmentations ne correspondent pas aux exigences et aux aspirations des travailleurs du secteur», a déclaré à ce sujet le secrétaire général de la Coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique (Cnsafp) M.Lyès Merabet. De ce fait, le syndicat «revendique la révision de la grille des salaires en prenant en compte nos propositions».Ce syndicat appelle le gouvernement à «ouvrir le dialogue» avec les syndicats autonomes pour «trouver des solutions aux problèmes posés». Pour sa part, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte), M.Abdelkrim Boudjenah, tire la sonnette d'alarme quant à «la surcharge et l'instabilité dans nos établissements scolaires à la prochaine rentrée». «On risque de se retrouver avec des classes de 52 élèves», affirme-t-il. Plus explicite, il poursuit: «Il y aura un surnombre d'enseignants dans les écoles primaires. En revanche, les CEM seront submergés d'élèves.» De son côté, la Coordination nationale des lycées techniques et des technicums (Cnltt) appelle le ministère de l'Education nationale à abandonner le plan de démantèlement des lycées techniques et technicums en gardant les équipes pédagogiques ainsi que le matériel. Ils réclament, également, l'ouverture du dialogue «pour un enseignement technologique et technique rénové et de qualité». S'agissant de la rentrée scolaire prochaine, les enseignants du technique dénoncent également leur dispersion à travers les lycées d'enseignement général tout en refusant leur classification à l'échelle 10. Concernant les enseignants contractuels en grève de la faim depuis plus de 2 semaines, leur situation se détériore de plus en plus. Ces vacataires de l'enseignement réclament leur intégration permanente dans leurs postes. Les 40.000 enseignants contractuels, exerçant dans les trois paliers de l'éducation nationale, soutiennent qu'ils n'ont pas accès aux droits les plus légitimes garantis par le Code du travail. Ils n'auraient pas perçu leurs salaires depuis des années, en dépit de leurs assiduité et dévouement. Dans l'une de ses déclarations précédentes, le ministre de l'Education nationale M.Boubekeur Benbouzid avait sommé cette catégorie d'enseignants de se soumettre au concours de recrutement que son département ministériel organise chaque année en liaison avec la Fonction publique. Pour leur part, ces vacataires dénoncent la «mauvaise gestion de ces concours de recrutement». Ils proposent ainsi d'être titularisés en se basant sur leurs années d'expérience. Contacté par nos soins, M.Salim Saâdelli, du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) a déclaré que «la rentrée scolaire prochaine sera mal partie tant que n'est toujours pas revalorisée la grille des salaires ou encore le statut particulier qui devait voir le jour en juillet dernier». Cette rentrée est «une catastrophe, pas seulement pour les enseignants contractuels mais pour nous tous», affirme un membre du bureau national du Syndicat autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) M.Mourad Tchico, avant d'ajouter: «Nos collègues meurent à petit feu. On en a déjà évacué 28 parmi eux dont deux sont dans un état grave!», «le ministère de tutelle doit ouvrir le débat avant que cela ne soit trop tard». ajoute-t-il. En revanche, le coordinateur du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), M.Abdelmalek Rahmani, donne un autre son de cloche. A ses yeux, il s'agit d'un faux problème. Plus explicite, il affirme que «chaque année, on prévoit une rentrée difficile, compromise pour les uns, catastrophique pour les autres...Mais en fait, l'année passe tout de même...» Selon notre interlocuteur, les vrais problèmes sont liés à «la gestion de l'université et à la formation des étudiants ainsi qu'au statut des enseignants universitaires». Il poursuivra: «Pour la première fois depuis l'Indépendance, l'université va accueillir 364.000 nouveaux étudiants. C'est un record!» Il souligna en outre que «tant qu'il n'y a pas de planification, on va accélérer la cadence», indiquant par ailleurs que «l'université d'été sera tenue le 18 du mois en cours, durant laquelle on va poser nos vrais problèmes». S'agissant des enseignants grévistes, l'intervenant dira: «Nous soutenons nos collègues parce que leur demande est légitime.» Et de conclure «voilà ce que ça donne lorsqu'on ferme les portes du dialogue».