Le parti de Soltani veut se réconcilier avec l'aile de Menasra. Le conflit larvé au sein du parti de Bouguerra Soltani, opposant l'actuelle direction à l'aile proche de Menasra, n'a pas laissé indifférente l'organisation internationale des frères musulmans. Cette organisation a pris contact ave le MSP en vue de réconcilier les deux ailes. M.Saïdi n'a pas démenti cette information. «Nous sommes des facteurs de réconciliation et non pas de crise», a-t-il déclaré. Toujours sur les rapports avec l'aile de Menasra, M.Saïdi affirme: «Nous ne sommes pas des ennemis.» Certes, il y a des divergences, reconnaît-il, mais les deux partis travaillent ensemble. Le conflit entre les deux parties s'est aggravé quand la direction actuelle issue du 4e congrès a été accusée de falsifier les statuts du parti. La direction du MSP écarte toute révision de son statut adopté lors du dernier congrès. «Il est impossible de procéder à la modification d'un statut qui a été adopté par les 1400 militants», a martelé le président du conseil consultatif du MSP, Abderahmane Saïdi. Un membre du bureau du congrès national, Kamel Ben Mekhlouf a accusé la direction du parti d'avoir falsifié le statut adopté lors du 4e congrès. Selon lui, le statut publié sur le site Web n'est pas semblable avec la copie adoptée par le congrès. Ce responsable a même énuméré les articles qui ont été modifiés. Le nouveau statut ne figure pas sur le site Web du parti pour le confirmer. Les responsables du MSP l'aurait apparemment retiré. Interrogé sur cette affaire, M.Saïdi reste catégorique: «On ne joue pas avec les statuts du parti.» «Ni le président ni encore la direction ne peuvent toucher aux articles de la loi fondamentale regissent l'activité du parti», a-t-il encore clamé d'un air agacé. Confiant et même sûr de ses propos, le responsable du MSP signe et persiste qu'aucun article n'a été modifié. «La copie est restée telle qu'elle a été adoptée», réitère-t-il. Qui le confirme? Sans aller par 36 chemins, M.Saïdi se réfère directement aux archives du parti. «Le texte original qui a sanctionné les travaux du 4e congrès existe pour certifier qu'aucun changement n'a été introduit par la suite», argumente-t-il en prenant pour témoins les congressistes. Qu'en est-il pour les articles avancés par ce contestataire? M.Saïdi explique que ces articles ont été débattus par la commission chargée d'élaborer un projet de statut où chacun a fait des propositions. Cependant, poursuit-il, les propositions des uns et des autres n'ont pas été retenues lors du congrès. Plus explicite, M.Saïdi affirme que ce qui s'est passé est similaire au processus de vote des lois au niveau de l'APN. M.Saïdi ne cache pas son étonnement quant aux propos tenus par son confrère qui était membre de cette commission et qui a participé au débat. «Je ne comprends pas pourquoi on évoque une telle question deux mois après le congrès», s'interroge le président du conseil consultatif. Que veulent ces personnes maintenant? se demande-t-il par la suite. Le retour de l'aile de Menasra au devant de la scène est loin d'être un fait fortuit. Les reproches faits par les adversaires à la direction du parti pèsent lourd. S'agit-il des nouvelles manoeuvres de l'aile de Menasra? Notre interlocuteur se montre réservé sur ce point. «Je ne saurais vous le dire, moi-même je ne trouve pas d'explication», répond M.Saidi. Cette affaire démontre que le courant de divergences existe toujours au sein de parti islamiste. L'aile de Menasra est loin de déposer les armes. Le scénario des conflits qu'a connu le parti lors du 4e congrès n'est pas encore fini. Nul n'ignore, en effet, que le parti de feu Nahnah a traversé une zone de turbulence qui a failli le casser en deux. Le duel qui a opposé le président Soltani à l'ancien vice-président Abdelmadjid Menasra était très rude. Menasra a tenu tête à son patron jusqu'à la dernière minute. Selon certaines sources, Menasra n'a pas disparu de la scène. M.Saïdi avance que la direction est en contact avec l'aile opposante.