Afin de resserrer ses rangs, le MSP veut saisir l'occasion de l'Aïd pour faire la paix. Le MSP ne désespère pas de parvenir à un terrain d'entente. Ayant épuisé tous les moyens politiques pour une réconciliation entre ses deux tendances partisanes en conflit, les sages du parti ont décidé de mettre à profit la fête de l'Aïd pour tenter un éventuel arrangement. Selon une source proche du parti islamiste, des instructions ont été données pour ouvrir les instances du parti et élargir les échanges de visites entre les militants. «Nous avons décidé de faire du deuxième jour de l'Aïd une occasion de rapprocher davantage les militants entre eux», a déclaré un membre de la direction du parti. Le parti islamiste veut jouer la carte de la fête du pardon pour mettre fin au feuilleton de la polémique entre l'aile de Menasra et la direction de Soltani. Le Mouvement de la société pour la paix qui se prépare activement à un rendez-vous important pour le mois d'octobre, à savoir la réunion du conseil consultatif, veut y aller en ayant aplani les différends nés après le congrès. Surtout que l'ordre du jour de cette réunion portera sur l'examen de la position et la décision du parti par rapport à la révision de la Constitution et au candidat qu'il compte soutenir. L'Aïd arrive donc opportunément pour le parti islamiste qui cherche désespérément une issue à la crise qui le secoue depuis plus de huit mois. Ce partenaire de l'Alliance présidentielle ne veut pas aller aux grandes échéances politiques qui s'annoncent en rangs dispersés. C'est pourquoi il veut tirer profit de la fête religieuse pour concilier les deux tendances du parti, actuellement en conflit. Les tentatives de conciliation entre les partisans de Menasra et de Soltani se poursuivent toujours. La commission constituée à cet effet, composée des membres du bureau national, multiplie ses rencontres avec l'aile de Abdelmadjid Menasra. «Les membres de la commission ont lancé une opération de réconciliation entre les deux parties», a déclaré à L'Expression, le président du conseil consultatif, M.Abderrahmane Saïdi. La commission de réconciliation, assure-t-il, travaille toujours. Cependant, notre interlocuteur pense que le règlement du problème n'est pas pour demain. «Le processus va prendre beaucoup de temps», a-t-il estimé. Autrement dit, la crise, qui secoue la formation de feu Nahnah, est loin de connaître son épilogue. Pourquoi? M.Saïdi rappelle que le quatrième congrès tenu en avril dernier, a laissé des séquelles. Malgré la victoire assurée de Soltani lors du congrès, le parti n'est pas arrivé à retrouver sa sérénité. Les différends continuent à agiter la formation islamiste. Le départ de plusieurs membres du conseil consultatif a remué le couteau dans la plaie. Plus d'une vingtaine de membres ont quitté le siège de l'une des commissions du parti. Le président du majless echoura explique que ces départs n'ont aucune relation avec le conflit en question. Ils sont liés au renouvellement des structures du parti au niveau des 48 wilayas. Le règlement intérieur du parti stipule que l'adhésion au conseil consultatif est lié à la candidature au poste de responsable d'un bureau de wilaya. «Il s'agit d'une affaire qui concerne l'application du réglement interne», a-t-il affirmé. «Il n'y a pas uniquement des partisans de Menasra, même des opposants ont été écartés pour non-renouvellement de leur mandat par la base», a-t-il ajouté. Ce dernier reconnaît, néanmoins, que certains d'entre eux n'ont pas voulu se représenter aux élections, d'autres ont été naturellement écartés de la course au vu de leur position lors du dernier congrès. Bien que cette situation a jeté un froid au sein du parti, M.Saïdi estime qu'il existe une sincère volonté au niveau de la direction de faire aboutir cette initiative réconciliatrice. «Les contacts ne se sont jamais interrompus», a-t-il encore assuré.