Le triumvirat de l'Alliance présidentielle, qui détient 249 sièges à l'APN, bénéficiera de près de 10 milliards de centimes. Les partis politiques algériens siégeant à l'Assemblée populaire nationale (APN) ont certainement de beaux jours devant eux. Au nombre de 21, ces formations politiques ont bénéficié d'une augmentation de 100% des aides reçues du budget de l'Etat. Au terme des mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2008, les partis qui se partagent les 389 sièges après les élections législatives du 17 mai 2007, percevront 40 millions de centimes par an et par député. Il faut dire, dans ce contexte, que la grande partie du gâteau reviendra au Front de libération nationale. Avec 136 députés, le FLN aura, pour lui seul, 5,440 milliards de centimes. Le Rassemblement national démocratique (RND), qui compte 62 députés à l'APN, percevra une «cagnotte» de 2,480 milliards de centimes. Il est suivi du Mouvement de la société pour la paix (MSP) qui, lui, avec 51 députés, aura 2040 milliards de centimes. Tout compte fait, les partis de l'Alliance présidentielle - FLN, RND, MSP - qui détiennent à eux seuls 249 sièges à l'Assemblée populaire nationale, bénéficieront de près de 10 milliards de centimes par an, exactement 9,960 milliards. Le reste des partis, -à savoir le Parti des travailleurs, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, le Front national algérien, le Mouvement national pour la nature et le développement, le Mouvement pour la jeunesse et la démocratie, le Mouvement En-Nahda, le Parti du renouveau algérien, le Mouvement pour l'entente nationale, l'Alliance nationale républicaine, le Mouvement El-Infitah, le Mouvement El Islah, le Front national des indépendants pour la Concorde, le Mouvement national d'espérance, Ahd 54, le Rassemblement patriotique républicain, le Rassemblement algérien, le Mouvement démocratique et social, et le Front national démocratique - bénéficieront de près de 6 milliards de centimes, exactement 5,600 milliards, soit un peu plus de la moitié du financement dont bénéficie le triumvirat de l'Alliance présidentielle. Certains observateurs s'interrogent sur la nécessité d'augmenter les aides octroyées par l'Etat aux partis siégeant à l'Assemblée populaire nationale. D'autant que le taux de participation enregistré durant les élections législatives du 17 mai 2007, n'a pas dépassé le seuil de 36,51%. Ce qui pousse les observateurs de l'évolution de la situation politique en Algérie de remettre en cause la représentativité des formations politiques siégeant à l'APN durant cette sixième législature. D'autres observateurs n'omettent pas de préciser que les mesures contenues dans la loi de finances complémentaire pour 2008, interviennent à huit mois seulement de l'élection présidentielle, prévue pour le mois d'avril 2009. Reste maintenant à savoir quelle sera la nouveauté que les formations politiques bénéficiant de l'aide de l'Etat, auront à apporter, notamment après les dernières taxes inscrites dans le cadre de la loi de finances complémentaire. Des taxes qui ont surpris les Algériens, et qui vont, indubitablement, peser lourdement sur leur budget. Citons, à titre d'exemple, la taxe sur l'achat de voitures neuves, allant de 50 000 et 150.000 DA, le prix de l'huile pour automobile et les pneus qui ont augmenté de 50%, la taxe sur le permis de construire qui varie entre 1875 et 50.000 DA, la taxe sur le permis de lotir variant entre 2000 et 200.000 DA. A cela, on peut ajouter la taxe applicable au permis de démolir, son tarif est fixé à 300 DA par m2 de la surface de l'emprise du sol de chaque construction à démolir. Décidément, le peuple peut bien attendre et espérer que les partis siégeant au Parlement prennent en charge ses doléances et le défendent auprès des hautes instances de l'Etat.