Drogue et délinquance prennent une ampleur inquiétante dans notre pays. Tant il est vrai que l'une entraîne l'autre, la lutte contre ces deux fléaux doit être menée sans faiblesse. Le terrorisme n'est pas le seul phénomène auquel font face les services de sécurité. La délinquance, où se conjuguent les vols, les agressions, le trafic de drogue et de véhicules, est aussi un véritable drame social, une bombe à retardement qui va à la rencontre, au quotidien, des services de sécurité. Le phénomène a atteint des proportions alarmantes et ne cesse de prendre de l'ampleur, que ce soit dans les grandes villes, comme Alger, Oran, Constantine et Annaba, mais il réussira à bouleverser la quiétude des petites localités et les chiffres établis font de plus en plus peur. La tâche devient plus complexe quand il s'agit du trafic de drogue. Des cellules de lutte ont été créées dans ce sens afin de lutter efficacement par les services de la Gendarmerie nationale, laquelle ne manquera pas notamment de coordonner ses efforts avec d'autres corps de sécurité pour tenter de juguler le phénomène. La formule se présente comme une stratégie établie pour stopper la progression du phénomène en opérant des descentes mixtes, improvisées, de nuit comme de jour. A Skikda, par exemple, une cinquantaine de personnes ont été appréhendées ce week-end. Les services de sécurité, dans le souci de préserver la tranquillité des estivants, ont mené une opération coup de poing sur les plages de Stora, Châteauneuf et celles dites plages militaires 1 et 2. Les personnes arrêtées répondront, dans l'ensemble, du port d'arme prohibé, drogue et agressions. Le constat de ces opérations menées sur tout le territoire national fait état de l'implication de plus en plus avérée des mineurs qui est aujourd'hui de 19%. Pour les barons des réseaux de trafic de drogue, cette catégorie leur sert comme moyen pour faire écouler la marchandise, car dans les temps actuels, l'Algérie ne constitue plus un pays de transit, mais aussi de consommation. En quinze ans seulement, le potentiel de consommation sous toutes ses formes a augmenté de façon vertigineuse, surtout avec le cartel maghrébin qui a élargi ses réseaux d'écoulement. Et c'est la mort lente des milliers d'Algériens. De 6 00 à 7000 affaires sont traitées chaque année par les services de la Gendarmerie nationale. Un véritable coup de balai s'impose. Après la wilaya de Boumerdès, les services de la Gendarmerie nationale, assistés par des policiers, ont effectué, le mois de mai dernier, à Annaba, une énième descente au niveau des noyaux durs de la délinquance, et en l'espace de six heures, 19 individus seront arrêtés dont six étaient activement recherchés avec 1236 victimes de toxicomanie. Annaba porte aujourd'hui l'image d'une mauvaise ville. Rien que pour le premier trimestre, 21 affaires liées au trafic de drogue ont été traitées avec l'implication de 21 personnes. Dans l'ensemble, on fait état de 800 millions de toxicomanes dans le monde, dont 26.000 en Algérie et 1236 à Annaba. Le fléau est singulier. Sur l'ensemble du territoire et jusqu'à mai 2008, près de 850 affaires ont été traitées par la Gendarmerie nationale, alors que 1320 personnes seront écrouées. Dans cette même période, 4900 kg de cannabis et 1830 de psychotropes ont été saisis. Les mêmes services ont noté une aggravation dans la consommation et la culture de cannabis. Aujourd'hui, 45% de lycéens déclarent avoir touché à la drogue. Les services de la Gendarmerie nationale s'accordent à exprimer leur satisfaction quant aux descentes visant les noyaux de la délinquance et la criminalité. Une septième opération menée en mars 2008, après Rouiba, Douéra, Zéralda, Dar El Beïda et Baraki, pour laquelle on mobilisera 184 véhicules, 129 motocyclistes et 11 équipes cynotechniques, les services de la gendarmerie ont arrêté 108 personnes. 28 sont impliquées dans le trafic de drogue et stupéfiants, d'autres pour vol qualifié, escroquerie, ivresse publique et manifeste, port d'arme prohibé et attentat à la pudeur sur mineurs. Constantine connaît aussi ce genre d'opération, malheureusement les bilans ne sont pas communiqués pour des raisons inconnues, notamment par la police qui, l'on sait d'ores et déjà, a opéré plusieurs descentes au niveau des quartiers les plus chauds.