Après une paix chèrement payée, la région de Jijel renoue avec la violence. Connue pour ses maquis et sa végétation très dense, le massif montagneux de Jijel a, de tout temps, constitué pour la bête immonde un lieu de prédilection. Pour l'AIS, le GIA et notamment le Gspc présumé branche d'Al Qaîda. Il était encore 10h en ce jeudi dernier, quand une bombe explose au passage de militaires, non loin d'un poste d'observation en opération entre la localité de Bordj T'har et Chakfa. Un blessé grave est à déplorer. Aussitôt alertées, les forces de sécurité se sont dépêchées en renfort dans cette région. A la tête du convoi, le véhicule qui transportait un officier et deux autres militaires a été atteint par une autre bombe actionnée à distance. Malheureusement, l'officier ainsi que son chauffeur succombèrent à leurs blessures. Quant au troisième militaire, il a été gravement blessé et risque d'être amputé de ses jambes. N'était la riposte des militaires, le bilan aurait été beaucoup plus lourd. Embusqués dans les bois, les terroristes, dont le nombre n'a pas été déterminé, ont voulu un vrai carnage. Les corps des victimes et les blessés ont été transportés vers l'hôpital militaire de Didouche Mourad à Constantine. Après les deux attentats kamikazes perpétrés à Tizi Ouzou et Zemmouri, wilaya de Boumerdès, le Gspc marque sa présence à Jijel par un lâche attentat, le second en l'espace de 48 heures, puisque le premier avait ciblé, auparavant, un barrage des gendarmes à Belghimouz, dans la même wilaya, faisant un blessé grave. Les terroristes ont usé de la même tactique, ce qui laisse comprendre qu'il s'agit du même groupe. Ce dernier agirait sous la coupe d'un certain Lamloum, connu des ser-vices de sécurité, ayant à son actif plusieurs crimes, dont l'assassinat d'éléments des forces de sécurité et notamment des appelés ou des personnes ayant accompli leur Service national. Dans son dernier découpage, dans le cadre d'une tentative de restructuration de ses troupes, le tristement célèbre n°1 du Gspc, Abdelmalek Droukdel, avait nommé comme émir de la zone III un certain Leslous qui fut un temps, le bras droit de Saouane du temps du GIA. Il est à la tête de plus de 400 terroristes répartis au niveau de plusieurs maquis de l'Est, entre autres Skikda, Jijel, Batna, Constantine, Khenchela et Tébessa. Ces nouvelles mesures entreprises par le Gspc constituaient des sanctions contre katibet El maout dirigée par Ali M'hira alias Abou Raouaha, à la tête de 50 terroristes. Celui-là avait été chargé de l'opération kamikaze de Batna, le 6 septembre 2007, exécutée par Bellazrak El Haouari contre le Président de la République et sa délégation. L'attentat a été un échec pour le Gspc puisqu'il n'aura pas atteint son objectif, mais malheureusement, ce sont 25 civils qui y laisseront la vie. Pour revenir à l'attentat de ce jeudi à Jijel, le commandement de la 5e Région militaire a supervisé toute une stratégie pour une contre-attaque. Des moyens impressionnants humains et matériels ont été mobilisés pour investir les lieux et dont le plan d'exécution est entré en fonction dès la soirée du jeudi. Des sources proches de l'opération ont confié que l'opération des forces de sécurité concernera également des recherches qui seront orientées vers les réseaux de soutien récemment mobilisés par le Gspc, car l'on croit savoir qu'une importante cellule logistique travaille pour le compte du Gspc.