L'annonce de ces arrestations s'était rapidement propagée à travers la wilaya. Sur les quatre délégués de communes et de quartiers arrêtés par la police dimanche lors du sit-in organisé par le CICB devant le tribunal de Béjaïa, trois d'entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire avant d'être libérés dans la soirée. Le citoyen d'Akfadou, interpellé alors qu'il tentait de récupérer le véhicule d'un délégué de Tifra, a été relâché après une garde à vue de cinq heures. L'annonce de ces arrestations s'était rapidement propagée à travers la wilaya et avait donné lieu à une réunion extraordinaire de l'intercommunale au village Izghad dans la commune d'El-Flay. Les délégués des huit communes présents ont eu à débattre du maintien ou du report du prochain sit-in prévu pour le 26 mai et de la date et du lieu du prochain conclave. Après de longs et chauds débats, les participants à cette réunion ont convenu de maintenir le sit-in avec toutefois cette nécessité de se mobiliser davantage. La date du prochain conclave a été également fixée pour jeudi dans la commune de Souk Ouffella. Dans une déclaration rendue publique à l'issue des travaux, la CICB considère ces arrestations «injustes et arbitraires et relèvent de la logique suicidaire du pouvoir qui tient à organiser une mascarade électorale à n'importe quel prix», avant de conclure en réaffirmant sa détermination à rejeter «les élections de la honte» et à «poursuivre le combat pour la libération des détenus et pour la satisfaction des revendications de la plate-forme d'El-Kseur». Par ailleurs, les localités de Béjaïa vivent toujours au rythme d'une campagne électorale à sens unique. On n'entend parler que du rejet des élections, de la fermeture des APC, du blocage des routes, des grèves... et de marches. Les postulants à la députation n'ont toujours pas donné signe de vie. Hormis la tête de liste du RND qui a tenté une campagne officielle de proximité le premier jour en rendant visite furtivement à certains commerçants, les autres candidats figurant sur les différentes listes, ont disparu dans la nature. Pas une affiche n'est visible sur les panneaux datant de la dernière élection. Aucun meeting, ni rencontre ne sont annoncés. Les citoyens semblent indifférents à ce qui se trame. Il faut dire que la conjoncture n'est favorable à personne tant elle est chargée de peur et d'incertitude.