Le président de l'office local du tourisme précise que depuis que la ville a été «nettoyée», il a été constaté un retour massif de familles qui viennent séjourner dans les hôtels de la ville balnéaire. Comme d'habitude, la Grande plage était bondée de monde lundi dernier. A 14 heures, il était difficile pour les familles qui arrivaient de dénicher un espace libre. Il s'agit d'une plage familiale où la convivialité et le respect mutuel sont de mise. Le même climat règne à la plage Tassalast et Feraoun. Tassalast a même été sélectionnée parmi les 14 meilleures plages d'Algérie. Mais parce qu'elle est située au centre ville, c'est la Grande plage qui enregistre tous les jours le plus grand nombre d'estivants. Cette année, l'ensemble des plages ont été aménagées avec, en sus, une électrification et un aménagement qui rend les sites plus accueillants. La saison estivale tire à sa fin mais l'affluence n'a pas baissé d'un iota. On peut même dire que ces derniers jours, il y a une augmentation du nombre de visiteurs, vu qu'il ne reste plus qu'une poignée de jours pour que la plage retrouve sa solitude. L'hospitalité des habitants de Tigzirt n'est pas étrangère à cette affluence. Celui qui n'a pas visité Tigzirt, il y a plus de six mois, sera surpris car un véritable joyau a été réalisé au niveau de l'ex-petite plage. Il s'agit d'un port de pêche et de plaisance très agréable. Des espaces verts y ont été aménagés. Le soir et en soirée, ils sont des centaines à venir chaque jour admirer un site des plus paradisiaques. Ce site a métamorphosé la coquette ville. Désormais, Tigzirt est beaucoup plus surprenante qu'avant. Plus belle, plus propre et surtout plus sécurisée. Si, il n'y a pas si longtemps, le visiteur risquait de se faire voler son portable ou le poste-cassette de sa voiture à tout moment, il n'est plus possible de se faire agresser aujourd'hui. Circuler jour et nuit dans cette ville côtière ne comporte aucun risque. Le banditisme n'a plus droit de cité. La ville a été aussi nettoyée d'un phénomène qui avait failli tuer le tourisme. Il s'agit de la prostitution qui avait pris des proportions alarmantes au début des années 2000. Il y a deux ans, la ville a retrouvé sa dignité grâce aux efforts des services de sécurité qui ont travaillé d'arrache-pied pour redorer le blason à Tigzirt. «Aujourd'hui, vous pouvez circuler dans n'importe quel coin de la ville et vous ne serez pas désagréablement surpris», souligne un vacancier qui vient chaque année en compagnie de sa femme et de ses trois enfants. Le président de l'office local du tourisme, M.Mohammed Azzouz, rencontré dans son bureau situé à côté de la salle de cinéma Mizrana, se réjouit de cette amélioration. Il est content d'annoncer aussi la réouverture de l'hôtel Mizrana après une fermeture de trois ans pour travaux. Cet établissement s'est beaucoup amélioré, a-t-on constaté. Sa privatisation lui a servi. Il mérite bien ses trois étoiles. Actuellement, on dénombre onze hôtels au total. Deux autre hôtels, aussi importants, ont repris du service. Il s'agit du Pavillon de la Plage, qui a «les pieds dans l'eau» et le Numide. Désormais, ces deux établissements répondent aux normes et peuvent accueillir les familles dans un cadre convivial et respectable. Deux hôtels restent fermés: l'Aurès et le Solitaire. Plusieurs centaines de familles, pour des raisons économiques, préfèrent louer carrément des appartements dont les prix varient de 30.000 dinars le mois à 60.000 DA selon qu'ils soient équipés ou non. «37% des logements ont été loués», révèle M.Azzouz. Le président de l'office est satisfait du déroulement de la saison estivale quoi qu'il déplore l'absence d'une animation artistique continue comme cela se faisait dans le passé et ce, à cause du problème d'absence de moyens financiers. La seule animation existante s'est limitée à des séances de disque-jockey improvisées, en début de soirée au niveau du port. Notre interlocuteur indique que la ville reçoit en moyenne 40.000 visiteurs par jour avec un pic qui atteint les 60.000 personnes pendant les week-ends. «Nous avons même accueilli quelques étrangers», signale le même responsable. Cette année, il n'y a pas eu de colonie de vacances. En revanche, cinquante familles, venues de Ouargla, ont été hébergées au niveau du camps de l'Unja. De même que l'auberge de jeunes accueille quotidiennement pas moins de cent vacanciers. Quant à la famille de l'éducation, elle a élu domicile au niveau du lycée Toumi. Le site archéologique est ouvert quotidiennement et constitue un centre d'intérêt pour beaucoup de visiteurs, trouvant l'endroit attractif. Une amélioration a été constatée concernant l'alimentation en eau potable. Cette année, l'eau est disponible grâce à l'apport de la station de dessalement, désormais fonctionnelle. Près de 200 fourgons de transport, d'une capacité de 11 à 18 places chacun, assurent la navette Tizi Ouzou-Tigzirt jusqu'à une heure très tardive de la journée. Comme une cerise sur le gâteau, le fait qu'il n' y ait eu aucun mort par noyade dans cette ville depuis le premier juin fait que la saison estivale 2008 est l'une des plus belles de ces dernières années.