Le blocage administratif auquel fait face l'entreprise retenue pour la réalisation du lycée de Saharidj (Bouira), en est un exemple édifiant. Alors que le département de l'habitat s'est toujours plaint du «manque flagrant des entreprises de réalisation.» On est même allé «solliciter» des firmes multinationales pour s'occuper de certains projets qui ont été jugés importants. Cependant, la réalité est tout autre. Une partie non négligeable des entreprises algériennes qui pèsent de tout leur poids dans le secteur de la construction, enregistrent des retards de paiement de la part des pouvoirs publics. «Il s'est avéré que le seul souci de certains départements ministériels, dont celui de l'habitat est l'achèvement des projets. Le paiement des entrepreneurs ne les intéresse que peu ou prou», a expliqué un entrepreneur qui a eu du mal à trouver ses mots. Unanimes, les entrepreneurs contactés par L'Expression s'accordent à dire que les promesses faites par le ministère ne payent pas de pain. «Que des promesses. Entre le dire et le faire, un grand fossé existe», clament-ils tous. Ces entrepreneurs ne représentent pas une minorité. Au contraire, ils sont nombreux à avoir subi le même sort. A cet effet, l'on s'interroge sur l'avenir des dossiers en cours de traitement au niveau des différentes cours de justice. Par ailleurs, il convient de souligner que le secteur de l'Habitat n'est pas le seul «bourreau» des entrepreneurs. Car ceux-ci sont confrontés à d'autres manoeuvres administratives. Ces dépassements sont tellement fréquents qu'ils méritent qu'on s'y attarde pour en connaître les vraies raisons. Retenue pour la réalisation d'un lycée de 800 places pédagogiques à Saharidj (wilaya de Bouira), lot n°1, l'entreprise des travaux de construction et des travaux publics, qui a assuré le terrassement et murs de soutènement dudit établissement scolaire, le premier de la commune, fait face à ce blocage administratif. L'inauguration officielle du lycée, par le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, a eu lieu hier. Les travaux du projet, faut-il le préciser, ont débuté le 20 septembre 2005. A ce moment-là, les travaux connaissaient un avancement soutenu, comme ont pu le constater les commissions qui ont effectué de fréquentes visites sur le terrain. Lors d'une réunion tenue le 22 février 2006 au siège de la wilaya, ces commissions ont déclaré que le taux d'avancement des travaux de terrassement a atteint les 100%. Au moment où l'entreprise a enclenché sa vitesse de croisière pour achever le projet dans les meilleurs délais, voilà que d'autres entraves d'ordre administratif s'accumulent. Suite à des travaux supplémentaires effectués par le propriétaire de cette entreprise, une rallonge budgétaire lui a été promise, en septembre 2006. Cependant, ce n'était qu'une promesse. Les doléances introduites n'ont pas abouti devant le gel du dossier par l'administration. Le 26 juillet 2007, il a été verbalement signifié à ce même entrepreneur que son avenant sera rejeté. Incohérence! Deux mois plus tard, ce refus est confirmé. Quant au motif du rejet, les institutions administratives ont avancé des arguments qui n'ont pas totalement convaincu les intéressés qui exhibent des documents pour ce faire, qu'ils ont mis à notre disposition. La direction chargée du contrôle, a cité, entre autres, l'abattage d'arbres, lesquels travaux réalisés ne figureraient pas dans l'objet du marché. Confiant et sûr de son bon droit, le propriétaire de ladite entreprise précise: «L'abattage des arbres ne figure même pas dans l'avenant n°3 alors que les travaux supplémentaires ont été effectués sur ordre...» Pourquoi ce blocage, quand on sait que cette entreprise- parmi tant d'autres - a, pour ce qui est de la construction du lycée, respecté les délais imposés et les normes de réalisation, contribuant de la sorte au développement local et d'une commune rurale de la wilaya.