Les forces combinées de l'ANP avaient attendu la veille du mois sacré pour passer à l'action. En utilisant leurs relais et ce qui reste de leurs réseaux en activité dans le centre du pays, les irréductibles du Groupe salafiste pour le combat et la prédication promettaient une mort certaine aux Algériens à travers une propagande minutieusement préparée durant la période précédant le mois de Ramadhan. Les menaces proférées par les stratèges du pire et qui visaient, comme par le passé, à faire régner l'horreur et saper le moral des Algériens, laissaient croire que le mois sacré qui s'achève serait bien plus sanglant que les précédents. Néanmoins, toute cette campagne déclenchée à la veille du Ramadhan avait besoin d'arguments solides et beaucoup plus de se matérialiser sur le terrain pour avoir des impacts convaincants dans les milieux populaires. Cela devait se traduire par des actes criminels spectaculaires et qu'il fallait, bien évidemment, passer à l'action et perpétrer des forfaits sanglants ou des attentats d'envergure, dès les premiers jours du mois sacré du Ramadhan. Mais les macabres calculs que faisaient les groupes armés du Gspc pour mettre en oeuvre leur stratégie de malheur avaient compter sans les services de sécurité qui allaient être les premiers à partir en guerre. Car, selon des sources très au fait de la chose sécuritaire, le groupe armé du Gspc écumant la région est de la wilaya de Bouira et dirigé par l'émir Charabi de sériat Chréa, affiliée à katibat El Houda, était en contact permanent avec les autres groupes des wilayas limitrophes de l'est et du centre du pays pour accomplir un vaste programme d'actions durant le Ramadhan, touchant en particulier le chef-lieu et quelques autres grandes villes de la wilaya de Bouira. Seulement, les forces de sécurité, chargées de la lutte antiterroriste, suivaient de près l'évolution des choses et attendaient, de ce fait, le moment opportun pour faire échouer le funeste plan des sanguinaires qui avaient prévu de procéder à des enlèvements, outre des attentats contre des personnalités et les services d'ordre. A cet effet, les forces combinées de l'ANP avaient attendu la veille du mois sacré pour passer à l'action et prendre de court les groupes des irréductibles du Gspc, implantés à l'intérieur de la dense forêt de Chréa au sud-est de Bouira. L'armée, qui avait utilisé des moyens aéroportés en procédant, au début de l'opération, à un pilonnage par hélicoptères avant de s'introduire dans les bois, avait réussi à détruire plus d'une dizaine de casemates. Celles-ci contenaient du matériel et des engins explosifs ainsi que d'autres effets et d'importantes denrées alimentaires, délaissés par les groupes de la sériat Chréa qui étaient acculés et contraints par les offensives de l'armée de prendre la clef des champs. Les ratissages qui se sont succédé après, dans la vaste végétation des forêts de Chréa et de Thamelaht, s'étendant jusqu'aux frontières de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, avaient contraint les groupes du Gspc à fuir vers Béjaïa et les wilayas de l'est du pays. Selon les mêmes sources, le programme d'attentats arrêté par les sanguinaires activant dans le centre du pays pour le mois de Ramadhan 2006, prévoyait plus d'une cinquantaine d'actes criminels, ainsi que des opérations d'enlèvement ciblant les enfants de grands commerçants et hommes d'affaires. Nos sources précisent, en ce sens, que les groupes armés, qui s'étaient réunis à l'intérieur de la forêt de Chréa, non loin de la localité d'Ouled Rached, au sud-est de Bouira, au cours de la première semaine du mois de Ramadhan, avaient prévu, en premier, d'enlever les fils uniques de deux grands commerçants habitant une grande ville, située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Bouira. Les terroristes prévoyaient également d'exiger une rançon de quatre milliards de centimes aux familles des malheureux kidnappés, au cas où ils arrivaient à réaliser leurs desseins. Néanmoins, la vigilance des services de sécurité et les efforts qu'ils avaient consentis dans la lutte contre les forces du mal ont pu déjouer toute cette stratégie de désolation que les criminels du Gspc étaient prêts à traduire sur le terrain. Ainsi donc, toutes les menaces et les promesses de malheur faites par les sanguinaires et qui visaient à mettre à feu et à sang le centre du pays, et la wilaya de Bouira en particulier, ont été vouées à l'échec. En effet, mis à part quelques actes isolés perpétrés sans grand impact à Lakhdaria et ses environs, les irréductibles du Gspc n'ont pu accomplir aucun autre attentat d'envergure répondant à leurs intentions macabres qu'ils avaient réservées spécialement pour le mois de Ramadhan. L'échec est cuisant.