Des sénateurs partent, d'autres arrivent, le décor reste toujours le même. Ce renouvellement n'apportera aucun changement dans la vie quotidienne des Algériens. La course au renouvellement partiel bat son plein dans les couloirs des mairies. Les maires, prétendants au poste prestigieux de sénateur, continuent à mener une véritable «bataille» des coulisses à deux semaines de l'élection prévue pour ce 29 décembre. Les partis politiques s'adonnent, à leur tour, au jeu des alliances. Les uns pour préserver leur place et les autres pour renforcer leur poids au sein de la chambre haute du Parlement. C'est une élection qui suscite l'enthousiasme des politiques, mais non celui des citoyens. Ce renouvellement est perçu comme un non-événement par la société. Il est loin d'être une préoccupation des citoyens. L'enjeu est majeur pour les partis politiques. Il s'agit d'une échéance politique pour que chaque formation confirme sa bonne santé politique et bien entendu pour avoir son mot à dire au sein de cette chambre du Parlement. L'enjeu est, encore, plus important pour le candidat. Etre sénateur en Algérie, c'est synonyme d'empocher d'abord la bagatelle de 30 millions chaque mois et de profiter des autres privilèges qu'offre ce statut. D'autant plus que la majorité des sénateurs ne se donnent pas la peine de se déplacer au Sénat pour assister aux examens des dossiers qui concernent l'avenir de la nation. Lors des séances plénières consacrées aux questions orales, cette semaine, les sièges des sénateurs étaient quasiment vides. Les Algériens sont complètement désintéressés par cette échéance qui fait courir, pourtant, les politiques et les élus locaux. L'explication apparaît toute simple: que changera un tel renouvellement? Mis à part l'arrivée de nouvelles têtes au conseil de la Nation, rien ne changera dans le fond. La venue de nouveaux sénateurs ou le renfort de places de certains partis politiques ne serviront, en réalité, que les sénateurs eux-mêmes et leurs formations. Cette chambre continuera à servir de simple lieu pour l'adoption des lois. Les sénateurs ne sont là que pour de la figuration. Les principaux rôles sont, souvent, joués par les grosses pointures du pouvoir. Il s'agit, notamment, des présidents des commissions. Cette mission est partagée, généralement, par les deux premiers partis au pouvoir, à savoir le FLN et le RND. Le reste des sénateurs n'est là que pour le décor. Lors de l'examen des différents projets étudiés au sein de cette chambre, on y constate l'absence d'un débat de fond. Après une petite séance de questions-réponses, le projet de loi finira par passer comme une lettre à la poste. Tous les projets proposés à l'approbation ont été validés, sans la moindre opposition. Pis, l'avis des sénateurs n'est en réalité qu'une motion de soutien aux projets déjà adoptés par l'Assemblée populaire nationale, (APN). A la lumière de ces données, le renouvellement prochain de cette institution ne représente presque aucun intérêt direct pour les citoyens. Ces derniers sont beaucoup plus préoccupés par les problèmes qui guettent leur quotidien. D'autant plus que les débats qu'abrite le Sénat tout au long de l'année ne règlent en rien les vrais problèmes du simple citoyen. C'est ce qui confirme que cette échéance aiguise juste l'appétit des sénateurs et de leur «mentor» en politique. Les uns partent, d'autres arrivent, le décor reste toujours le même et ce renouvellement ne changera en rien le quotidien des Algériens appelés à affronter seuls leurs problèmes.