On apprend, de sources proches de la direction du parti, que le congrès extraordinaire, qui est reporté à plusieurs reprises, n'aura pas lieu. Il semble loin le temps où le parti cher à Belkhadem comptait introduire dans son programme une forte dose de «social». Il y a à peine une année, l'ex-chef de gouvernement avait encore le vent en poupe. L'histoire serait-elle en train de se répéter mais dans l'autre sens? Le secrétaire général du Front de libération nationale a vraisemblablement fini de manger son pain blanc. Il y a un peu plus de deux années, il faisait une entrée triomphale au Palais du gouvernement. désigné à la tête de l'Exécutif. Toutes les conditions semblaient réunies pour qu'il y demeure au moins jusqu'à l'élection présidentielle 2009. A l'époque, sans être qualifiée de descente aux enfers, l'éviction de Ahmed Ouyahia du poste de chef de gouvernement ressemblait fort à une entrée en disgrâce. Un chemin de croix qui n'aura finalement duré que l'espace de deux hivers. Le temps que son successeur soit remercié sans autre forme d'explication si ce n'est celles avancées par bon nombre d'observateurs de la scène politique algérienne. Le retard pris dans la mise en pratique des réformes et des chantiers lancés par le président de la République ont, de toute apparence, eu raison du désormais ex-chef de gouvernement. Abdelaziz Bouteflika, en réunissant les président d'APC des 1541 communes que compte le territoire national, a fait un constat implacable de la gestion passée et actuelle de la cité. «Nous avons échoué», avait déclaré le chef de l'Etat devant une assistance probablement médusée, le 26 juillet dernier. Un aveu d'échec dont la responsabilité incombe en partie à la formation politique majoritaire qui a mené les affaires des communes, sans partage pour la plupart d'entre elles. Abdelaziz Belkhadem n'a plus beaucoup de cartes dans sa manche. Les élections locales du mois de novembre 2008 semblent avoir été son dernier baroud d'honneur. Bénéficiant d'une majorité relative au sein de l'Assemblée nationale, il aura perdu le fauteuil de chef de gouvernement. Un poste que son parti réclamait à cor et à cri. Reste un geste du chef de l'Etat: le feu vert pour la révision de la Constitution. Abdelaziz Belkhadem rebondira-t-il? Le terrain est déjà occupé, Ahmed Ouyahia n'en lâchera pas une miette. Le RND a une revanche à prendre, il ne ratera pas cette occasion. Et c'est le FLN qui en prend un sérieux coup. L'innovation n'a guère été le fait de l'ex-parti unique et ça, depuis qu'il a pris les rênes du pouvoir. En stagnation depuis 2004, cataloguée comme formation politique conservatrice, le Front de libération nationale continue à cultiver cette image. Il semble même s'en accommoder. L'université d'été du vieux parti a baissé rideau hier, en présence de M.Belkhadem qui a assisté à toutes les interventions des professeurs. Ces scènes donnent l'impression que tout marche comme sur des roulettes au milieu des roses. Mais ce climat de stabilité apparente est trompeur! Dans les coulisses, les entrailles du Front bouillonnent. On apprend, des sources proches de la direction du parti, que le congrès extraordinaire, qui a été reporté à plusieurs reprises, n'aura pas lieu. Les mouhafedhs qui se sont constitués en petits groupes dans le hall de la salle de conférences, annoncent déjà le successeur de Belkhadem. Plusieurs noms, et ce sont ceux de grosses pointures, circulent depuis hier à Blida en marge des travaux de l'université d'été. Il s'agit notamment de Mouloud Hamrouche. Selon des hauts responsables au vieux parti, M.Hamrouche serait à la tête du parti après le congrès ordinaire du parti qui n'interviendra pas avant 2010. Au sujet de la prochaine élection présidentielle, le FLN soutiendra le président actuel, Abdelaziz Bouteflika. Dans le cas où ce dernier ne se présenterait pas, le FLN va devoir alors trouver une solution. Les responsables du vieux parti ne disent pas quelle solution, mais ils vont la trouver, ou tout au moins en cautionner une qui leur sera proposée.