Les Jeux de Pékin auront été ceux de Phelps, de Bolt mais aussi de nombreux autres grands athlètes. Des champions de légende battant des records d'anthologie, un dopage anecdotique, ce qu'il faut de drame et d'émotion pour mêler rires et larmes, un public au rendez-vous: sur le plan sportif les Jeux olympiques de Pékin ont présenté tous les ingrédients de la réussite. Trois images domineront. Le hurlement de Michael Phelps quand Jason Lezak touche le mur au dernier relais du 4x100m, assurant le record du monde, l'or et surtout la plus difficile parmi les huit médailles convoitées par le surhomme des piscines. La demi-main d'avance de Lezak sur le Français Alain Bernard fait entrer Phelps dans l'histoire du sport. Définitivement. Les autres courses sont presque ennuyeuses tant la domination est programmée et au bout du compte, les mots manquent pour accompagner l'exploit total. A 23 ans, le plus grand nageur de tous les temps a aussi battu sept records du monde dans le «Cube» pékinois, où un total de 25 marques mondiales ont été établies. L'impression de ballade champêtre, genre «je trottine si j'en ai envie», des derniers mètres du sprinteur jamaïcain Usain Bolt dans chacune de ses courses sur 100m et 200 m, puis ce relais magique où il passe le bâton à Powell pour la victoire et où il le suit presque jusqu'au bout, presque à la même vitesse. La jambe de Liu Xiang qui tremble quand il essaie de s'installer dans les startings de sa série de 110 m haies, ses grimaces de douleur et son air vide quand il quitte la piste en boitant, croisant dans le tunnel vers les vestiaires des volontaires chinois hébétés de douleur. Les Chinois, en remportant dès le premier jour deux médailles d'or, ont pris immédiatement la tête du classement à un rythme qu'ils ont imposé pendant quasiment toute la compétition. Sauf en athlétisme, ils ont gagné des places dans des sports où on ne les attendait pas, et ont encore excellé dans leurs jardins: 4 médailles d'or sur 4 en tennis de table, 7 sur 8 en plongeon. Même en beach-volley, les Chinoises n'ont perdu qu'en finale. La dernière très grande image des Jeux est le succès des spectacles offerts par les sports collectifs, basket en tête avec les Américains pas trop sûrs d'eux au début mais très dominateurs jusqu'à la fin. L'effet Yao Ming, vedette chinoise de NBA, a joué à fond. Et la finale de dimanche USA-Espagne a tenu les promesses du tournoi et rendu aux meilleurs joueurs du monde un titre qu'ils avaient perdu en 2004 à Athènes. Six athlètes -aucune vedette- ont été exclus pour dopage des Jeux olympiques de Pékin pendant la «période olympique», qui a commencé le 27 juillet, avec l'ouverture du Village olympique et s'achevait le 24 août, jour de la clôture. Vingt-cinq athlètes avaient été exclus ou s'étaient retirés des JO d'Athènes en 2004 pour dopage. Explication du président du CIO Jacques Rogge: «Nous avons eu moins de cas grâce à la dissuasion. est devenu plus difficile de tricher parce que nous avons augmenté les contrôles.» Mais les chiffres n'empêchent pas les soupçons, sur la Chine, la Jamaïque ou les pistards britanniques super dominateurs notamment. Et même sur Phelps. Pour ceux qui doutent, le CIO rappelle que les échantillons prélevés -urine et sang- sont d'ores et déjà congelés pour huit ans. En attendant les progrès de la science.