Le vice-président américain entreprend une tournée dans trois ex-Républiques soviétiques pour rassurer les alliés de Washington. Le vice-président américain Dick Cheney a quitté Washington, hier, pour une tournée de soutien à la Géorgie, allié des Etats-Unis, pour chercher à rassurer les alliés des Etats-Unis dans la région, après l'offensive militaire russe dans cette ancienne République soviétique. Le numéro2 américain fera halte en Géorgie, en Ukraine et en Azerbaïdjan, où il doit rencontrer les présidents géorgien Mikheïl Saakachvili, ukrainien Viktor Iouchtchenko et azerbaïdjanais Ilham Aliev. M.Cheney se rendra ensuite en Italie où il devrait s'entretenir avec le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi. Les discussions porteront notamment sur l'énergie et sur les moyens de contrebalancer la domination russe dans ce domaine, alors que les dirigeants de l'Union européenne ont annoncé, lundi, le gel des négociations en cours sur un partenariat renforcé avec Moscou tant que les troupes russes déployées en Géorgie ne seront pas revenues sur leurs positions antérieures au conflit. M.Cheney sera le plus haut responsable américain à se rendre dans la région depuis le début du conflit russo-géorgien, le 7 août. La secrétaire d'Etat Condoleezza Rice s'était déplacée à Tbilissi, en plein coeur de la crise, pour convaincre le président géorgien de signer un cessez-le-feu. La Maison-Blanche avait fermement condamné l'offensive russe qui avait suivi celle de Tbilissi dans la région séparatiste pro-russe d'Ossétie du Sud. Elle avait également fustigé, de concert avec la quasi-totalité de l'Occident, la décision de Moscou de reconnaître l'indépendance des enclaves séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, sans toutefois décider de mesures de rétorsion. Si la Russie a retiré certaines troupes de Géorgie, elle en a laissé d'autres au nom d'une mission de maintien de la paix, exacerbant les tensions internationales. Tbilissi parle de ces troupes comme d'une force d'occupation. Dick Cheney apportera un «message fort pour rassurer nos amis dans la région», a déclaré à la presse son conseiller à la sécurité nationale John Hannah. «La priorité numéro1, particulièrement à Bakou, Tbilissi et Kiev, sera la même: le message clair et simple que les Etats-Unis ont un intérêt profond et durable dans le bien-être et la sécurité de cette partie du monde», a-t-il ajouté. M.Cheney sera à Bakou aujourd'hui pour des discussions avec le président Aliev et des responsables du secteur de l'énergie. L'Azerbaïdjan a vu ses exportations pétrolières vers l'Ouest via la Géorgie suspendues en août à cause du conflit. A Tbilissi, où il sera demain, M.Cheney rencontrera M.Saakachvili, arrivé au pouvoir en 2004 et qui cherche à rejoindre l'Union européenne et l'Otan. Depuis le conflit russo-géorgien, Washington a envoyé à son allié des avions militaires et des navires chargés d'aide humanitaire, démentant que cette assistance puisse masquer un renforcement de sa présence en mer Noire. En Ukraine, qui aspire également à intégrer l'UE et l'Otan, M.Cheney rencontrera le président Iouchtchenko demain et vendredi. Il fera sa dernière halte en Italie, pour participer à un forum du renseignement et de la sécurité au lac Como (nord) et s'entretenir avec des dirigeants internationaux parmi lesquels le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et des dirigeants du secteur de l'énergie.