La colère des citoyens de la commune d'Aït Yahia Moussa ne s'était pas encore atténuée mercredi passé, suite aux feux de forêt qui ont ravagé la région depuis la veille, lorsque des dizaines de citoyens ont décidé de pénétrer dans l'enceinte du campement militaire de la localité. Mardi, les habitants avaient déjà incriminé les forces de l'ordre d'être derrière ces incendies. Selon plusieurs témoins, quelques personnes avaient, sur elles, des objets divers, comme des pierres et des haches. La tension était à son paroxysme mercredi dans l'après-midi. Les forces de l'ANP se sont trouvées dans l'obligation de tirer des coups de semonce afin de faire fuir les citoyens. Il était 16 heures quand des coups de feu ont été tirés provoquant une panique générale chez les riverains qui ont tous pris la fuite. Mais deux d'entre eux sont restés sur les lieux, d'après plusieurs témoins. Un citoyen, demeuré devant le campement, avait une hache à la main et refusait de «décamper» malgré les tirs de sommation. Devant ce refus d'obtempérer, l'un des militaires s'est trouvé dans l'obligation de lui tirer dessus en visant l'une de ses jambes. L'autre citoyen a été atteint d'une grosse pierre à la tête dont on ignore encore la provenance. Les deux blessés ont été immédiatement transportés vers le centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi Ouzou. L'un n'est plus en danger. Quant au second, qui a été victime d'une hémorragie interne, son état serait grave. Les portes du dialogue ont été ouvertes jeudi avec une réunion ayant regroupé les délégués de la population avec le wali. On a appris que cette rencontre a été fructueuse et les esprits se sont vite calmés avec les promesses formulées par le premier magistrat de la wilaya de prendre en charge les dommages causés par les incendies. Rappelons que depuis mardi matin, la commune de Aït Yahia Moussa a vécu l'enfer suite au déclenchement de plusieurs foyers d'incendies ayant provoqué des dégâts considérables. Devant l'absence des autorités locales durant toute la journée de mardi, la population a décidé de barricader la route Nationale 25 et de bloquer tout le chef-lieu afin d'exiger une assistance aussi rapide qu'efficace. La route n'a été libérée à la circulation que mercredi en fin de journée.