Dès l'annonce de la rupture du jeûne, des centaines de nécessiteux et de passagers se ruent vers les restaurants du coeur situés au centre-ville. Une heure à peine après le f'tour, la ville de Tizi Ouzou fourmille de monde. Si durant les premières soirées de Ramadhan, la population avait quelque peu tergiversé pour mettre le nez dehors après le maghreb, pour des raisons multiples, ce n'est plus le cas ces derniers jours. La ville s'anime de plus en plus. Dans la soirée de vendredi dernier, par exemple, il était difficile de dénicher une place dans n'importe quel café. Même la circulation automobile était très compliquée au niveau du boulevard Abane-Ramdane. Les déplacements sur les trottoirs, trop étroits du reste, n'étaient pas non plus chose aisée. La même atmosphère a régné dans les autres endroits de la ville à l'image de la rue Lamali (la rue de l'hôpital) et au boulevard Houari-Boumediene. Les journées portes-ouvertes, organisées par le concessionnaire automobile Racinauto au niveau de la Maison de la culture, attirent quotidiennement la curiosité des familles en quête d'informations sur les véhicules proposés et les possibilités d'achat. Dans la soirée de jeudi dernier, Racinauto a d'ailleurs profité des veillées ramadhanesques pour présenter sa nouvelle Dacia qui sera commercialisée localement à compter d'aujourd'hui. Un peu plus loin, l'affluence continue sur la grande salle de spectacles où plusieurs artistes ont égayé un public plus nombreux après un début de mois de carême très timide. Plusieurs spectacles ont drainé les foules à l'instar de celui de Akli D., jeudi, mais aussi Makhlouf, Madjahed Hamid, Ali Ideflawen et d'autres artistes programmés pour ce mois, en attendant que d'autres figures anciennes de la chanson kabyle thématique défilent au portillon. Beaucoup de mélomanes attendent avec impatience les concerts de Akli Yahiatène, Yasmina, Rabah Lani, Chérif Hamani... Ramadhan, ce n'est pas uniquement l'animation et les veillées, c'est fondamentalement la solidarité. A Tizi Ouzou, dès que le muezzin annonce la rupture de jeûne, des centaines de nécessiteux et de passagers se ruent vers les restaurants du coeur situés au centre-ville. Le restaurant le plus convoité, c'est Cosmos, situé à un jet de pierre du siège de l'ancienne mairie. Plus de cinq cent repas y sont servis ou distribués quotidiennement, précise le gérant Abarab Mohamed. Environ 350 repas sont distribués pour être emportés avant le ftour tandis que les autres repas sont consommés sur place. Compte tenu de la forte affluence, le restaurant assure trois services quotidiennement. Des tickets sont servis à cet effet, à l'avance. Une ambiance bon enfant caractérise l'intérieur de la cantine. Le jour de notre passage, le resto propose, outre l'indispensable chorba, un plat de viande en sauce, deux yaourts et une petite bouteille de limonade. Le gérant signale que le menu varie chaque jour. Le vendredi, par exemple, c'est le couscous avec du poulet ou de la viande. Cette opération de solidarité qui durera trente jours est prise en charge financièrement grâce aux dons du propriétaire d'une usine de fabrication de détergents, très connu à Tizi Ouzou. Dans ce restaurant du coeur, huit employés commencent le travail chaque jour à dix heures pour être prêts à 19 heures. Un autre donateur finance un deuxième restaurant du coeur en face du siège du comité de daïra du Croissant-Rouge algérien. Il offre, en moyenne cent repas chaque soir.