A chaque Ramadhan, les places publiques, les trottoirs et les abords des mosquées, deviennent une immense foire à ciel ouvert. Le mois de Ramadhan a ses propres spécificités. A chaque Ramadhan, les places publiques, les trottoirs et même les devants de mosquées sont squattés par des commerçants de l'informel, gagnés par la fièvre du gain facile. De ce fait, les villes deviennent une immense foire à ciel ouvert où tout est proposé à la vente, transformant le cours normal des choses en un sérieux désordre. Des jeunes et moins jeunes commerçants installent leurs charrettes devant les entrées des mosquées. Le phénomène est visible à travers plusieurs mosquées de Bouira. Ces commerçants occasionnels «lèvent» rideau juste après la prière du Dhor, en milieu de journée. Des petites brochures et livres saints jusqu'aux fruits et légumes sont proposés. Pour quitter les lieux, il faut à tout prix se frayer un chemin parmi les charrettes, et parfois les camionnettes.Le Ramadhan devient alors le mois de grâce, où tous les coups sont permis. Au centre-ville de Bouira, quelques minutes avant Al Adhan, les alentours de la mosquée Omar Ibn El Khettab, la cité 1100 Logements, grouillent de monde. Le boulevard s'encombre. Une longue file de véhicules se forme. Des klaxons fusent de partout. La tension monte de plusieurs crans. Une sorte d'hystérie s'empare des gens pressés de rentrer chez eux. La raison? A l'entrée principale de la mosquée, une dizaine de commerçants ont installé leurs étals. Impossible de gagner l'autre bout de la rue. Les fidèles trouvent d'énormes difficultés à y accéder. De l'autre côté de la rue, le trottoir est squatté car d'autres petits commerces y ont élu domicile, engendrant par là un embouteillage sans pareil et de grandes perturbations au trafic routier. Le même décor s'offre à la mosquée Ibn-Badis située à côté de la place Rahim-Galiya de l'ancienne ville. Les escaliers menant directement à la mosquée sont squattés. Mendiants et marchands à la sauvette font leur loi. L'encombrement est total. Pour un citoyen qui tente de rejoindre l'autre côté de la ville, il est plutôt utile de lui conseiller de prendre un autre chemin. Loin du chef-lieu de wilaya, dans les autres communes, c'est la même situation. A El Asnam, Al-Adjiba ou ailleurs, dans d'autres localités, le phénomène est en vogue. Peut-être que l'option d'un espace aménagé pour accueillir ce genre d'activités n'est pas bien conçue. Ce qui pousse ces dizaines de jeunes à choisir des espaces très fréquentés par les citoyens. Ces scènes de désordre et d'anarchie se déroulent à longueur de mois de Ramadhan. Cela incitera-t-il les responsables locaux à prendre les mesures nécessaires pour y mettre fin? Dans le cas contraire et à ce rythme, les cours des mosquées risquent de se transformer en marchés de fruits et légumes.