Les états-majors des partis participant à cette consultation tardent à annoncer la couleur. La France ne semble pas, du moins pour l'instant, concernée par les élections législatives du 30 mai prochain. Les états-majors des partis participants à cette consultation tardent à afficher la couleur, attendant sûrement le temps de faire taire toutes les frictions et frustrations internes dues au choix de candidatures. Mais c'est au sein de la formation de Ouyahia que les problèmes semblent, selon certains militants, plus importants. En effet, nombre de militants du RND reprochent à leurs députés sortants d'avoir, outre la négligence des problèmes de la communauté algérienne, cédé sur le plan diplomatique devant les autorités françaises sur la désignation de la future structure qui gérera l'islam. Pour ces militants, la diplomatie algérienne a fait le jeu du Cheikh Nahnah qui a fait «alliance avec les frères musulmans de l'union des organisations islamique de France.» Quant aux candidats que présenteront les différents partis, ils ne sont pas encore connus. La discrétion semble de mise. Pour l'instant, l'on parle de treize listes pour les prochaines législatives. Les indépendants seraient plus nombreux à en croire certaines indiscrétions. Cheikh Hamza, recteur de la mosquée du XVIIIe arrondissement de Paris (Barbes), a confirmé sa participation. Et en attendant de voir les partis et les indépendants investir le terrain pour convaincre les électeurs de porter leurs voix sur eux, une tournée dans des cafés du XVIIIe, montre combien les élections à venir sont loin de constituer un sujet de débat entre Algériens. L'actualité politique inédite en France et ce qui se passe en Kabylie - le nombre des Kabyles dans l'immigration est très important - expliquent d'une certaine manière le peu d'intérêt apporté à cette élection. Dans un café à la rue Labat, Amel déclare ne pas voter. «J'habite ici, je vis ici, je ne me sens pas du tout concernée», a-t-elle affirmé. Sa copine Sabrina abondera dans le même sens en soulignant: «Mes parents vont voter, ils votent à chaque échéance électorale, mais moi non. Je vis à Paris, j'ai l'impression de n'avoir aucun lien avec l'Algérie, surtout avec tout ce qui passe là-bas.» Ce n'est pas l'avis de leur ami Kader qui déclare que «s'abstenir est synonyme de désertion et d'isolement». Et d'ajouter: «Des fois, même si on n'est pas d'accord avec un processus, on se doit de l'accompagner.» Sur le boulevard Rochechouart, Saïd sera, quant à lui, tranchant: «Je suis Kabyle. La Kabylie et ses structures politiques, ses structures culturelles MCB, ârchs, boycottent, alors, sans la moindre hésitation, je boycotte.» Par ailleurs, des militants de partis engagés dans les joutes du 30 mai prochain ne désespèrent pas de voir dans les jours à venir la campagne prendre une autre allure, et souhaitent que le civisme qu'a connu la France lors du second tour de l'élection présidentielle française, puisse avoir un effet boule de neige sur les Algériens en France.