Les consultations exploratoires entre partis politiques allemands ont débuté, hier, en vue de nouvelles alliances pour la formation d'un gouvernement issu des élections législatives de dimanche, qui n'ont permis ni à la droite ni à la gauche d'obtenir une majorité absolue. Les dirigeants du Parti social-démocrate (SPD) du chancelier sortant Gerhard Schröder et les Verts du ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer, donneront le coup d'envoi dans la journée. Au pouvoir depuis l'automne 1998, le SPD et les Verts disposent de 273 députés dans le nouveau Bundestag, contre 286 pour les Unions chrétiennes (CDU-CSU) d'Angela Merkel et le Parti libéral FDP. Demain, les dirigeants de la CDU-CSU s'entretiendront avec leurs homologues du FDP, avant de rencontrer la direction du SPD. Le lendemain, les conservateurs discuteront avec les Verts. Le chancelier Schröder avait affirmé, mardi, qu'il souhaitait engager des négociations avec les différents partis sans “conditions préalables” sur la composition d'un nouveau gouvernement, tout en continuant d'en revendiquer la tête. Lui-même ne participera pas à ces consultations exploratoires. Et cela alors que l'hypothèse d'une “grande coalition” entre le SPD et la CDU-CSU se renforce au détriment des autres scénarios possibles. Une coalition entre SPD, Verts et Libéraux du FDP semble définitivement écartée, le président du FDP, troisième parti allemand, Guido Westerwelle, ayant catégoriquement rejeté toute participation à un gouvernement avec le SPD. Une éventuelle “coalition jamaïcaine” entre conservateurs, libéraux et Verts (en référence aux couleurs du drapeau de la Jamaïque : noir pour les conservateurs, jaune pour les libéraux, vert pour les écologistes) semble, elle aussi, avoir peu de chances d'aboutir. Les consultations exploratoires puis les négociations entre partis peuvent durer des semaines, voire des mois, aucun délai n'étant prévu par la Loi fondamentale.